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Montréal, le 31 mars 2020 - L'administration Trump a déposé aujourd’hui son plan final remettant en question la réduction progressive des émissions de gaz à effet de serre (GES) des véhicules : une action irresponsable qui pourrait nuire aux efforts canadiens pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
« Équiterre craint que l'affaiblissement des normes américaines des émissions de GES des véhicules, qui sont harmonisées avec celles du Canada, viennent amputer notre capacité à répondre à l'urgence climatique », explique Jessie Pelchat, analyste en transport chez Équiterre.
Des objectifs menacés et des millions de dollars potentiellement perdus
Depuis 2012, le gouvernement du Canada réglemente les émissions de GES des véhicules légers. Ce règlement prescrit des normes de plus en plus rigoureuses afin de réduire la consommation de carburant et les émissions de GES des nouveaux véhicules vendus au pays jusqu’en 2025. Pour des raisons historiques, économiques et administratives, ces normes sont alignées avec les normes américaines et le recul de l’administration Trump pourrait ainsi entraîner un affaiblissement équivalent des normes au Canada si rien n'est fait par le gouvernement fédéral.
« Si le Canada n'agit pas pour s’affranchir de la décision du président américain pour maintenir la rigueur de ces normes, ce sont des millions de dollars supplémentaires qui devront être déboursés en carburant par les consommateurs canadiens, en plus de creuser davantage le fossé entre les objectifs climatiques du Canada et sa capacité de les atteindre», a déclaré Jessie Pelchat, analyste en transport chez Équiterre. « Ce recul pourrait rendre encore plus fragile le secteur automobile canadien dans un marché mondial qui évolue de plus en plus vers l’efficacité énergétique et l’électrification des transports », a-t-elle ajouté.
Les demandes d’Équiterre : le Canada doit s’affranchir
Nous recommandons au ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique d’amorcer immédiatement un processus d’élaboration réglementaire afin :
- D’éliminer la référence automatique au règlement des États-Unis ;
- De maintenir la rigueur du règlement actuel en termes de réduction de GES pour les modèles 2021 à 2025.
« À l'heure où la population vit une période de crise qui bouleverse de nombreux aspects de nos vies et de notre société, les récentes mesures américaines vont à l’encontre de la nécessité d’être davantage résilient et sont contre-productives pour répondre efficacement aux différents défis actuels et futurs. Le Canada a démontré récemment savoir être volontaire et défendre ses intérêts; il peut le faire sur sa réglementation sur les transports », conclut Colleen Thorpe, directrice générale d'Équiterre.
De plus, Équiterre est d’avis que le gouvernement canadien doit dès maintenant mettre en oeuvre des politiques publiques visant à soutenir l’industrie automobile canadienne ainsi que ses travailleurs et travailleuses dans sa transition vers la production de véhicules zéro émission. À cet effet, il devrait adopter un mandat pancanadien sur les véhicules zéro émission pour accélérer l’adoption de véhicules électriques au pays et instaurer des mesures fiscales ambitieuses visant à soutenir l’industrie automobile dans la transition de sa production vers les véhicules électriques.
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