Une coalition de groupes environnementaux demande le rejet de la proposition d’inversion de l’écoulement du pipeline no 9
Montréal/Toronto - Le 9 août 2013 – Des éléments de preuve soumis cette semaine à l'Office national de l'énergie (ONÉ) relativement à la demande d’inversion de l’écoulement de l'oléoduc no 9 d'Enbridge au Québec et en Ontario ont soulevé de nouvelles inquiétudes quant à la sécurité du projet.
Richard Kuprewicz, expert international en sécurité d'oléoducs a conclu :
• Il y a risque élevé de rupture de l'oléoduc no 9 peu d'années après la mise en œuvre du projet en raison de fissures et de corrosion.
• L’approche d'Enbridge quant à la gestion de sécurité de cet oléoduc n'empêchera pas qu'il y ait rupture dans les conditions opérationnelles découlant de la mise en œuvre du projet.
• Si rupture il y avait, le système de détection de fuites et les plans d'intervention d’urgence d'Enbridge sont inadéquats. Il faudrait jusqu’à quatre heures pour l’amorce d’une intervention d'urgence pour les régions métropolitaines de Toronto et de Montréal. Les délais d'intervention sont inadéquats dans des zones pareilles où les conséquences pourraient s'avérer importantes, par exemple dans les zones densément peuplées le long du pipeline no 9.
Les éléments de preuve ont été soumis à l’ONÉ dans le cadre de l'intervention d’Équiterre, d'Environmental Defence, d'ENvironnement JEUnesse (ENJEU), de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), de Sierra Club Canada (section régionale du Québec), de Justice climatique Montréal (JCM) et de Nature Québec.
« Ces éléments de preuve appuient clairement ce que nous maintenons depuis longtemps. Ce projet mettra la santé et la qualité de l'environnement de nos communautés à risque tant en Ontario qu'au Québec. Ainsi, je ne vois pas comment l'ONÉ peut approuver un projet aussi risqué », dit Steven Guilbeault, Directeur principal d’Équiterre.
« Il s'agit de la plus sévère mise en cause que nous ayons vue à l'égard du plan d'Enbridge qui mettrait l'Ontario et le Québec à risque d'un déversement de pétrole de sables bitumineux », dit Gillian McEachern d'Environmental Defence. « La proposition relative au pipeline no 9 doit être rejetée pour ne pas mettre à risque nos communautés, notre eau potable et l'environnement que nous partageons ».
À la lumière des conclusions de M. Kuprewicz de risque élevé de rupture, les experts en économie de l'énergie Ian Goodman et Brigid Rowan ont conclu :
• La mise en œuvre de ce projet constituerait un risque important de dommages et de perturbations économiques majeurs – et de perte de vies. Ceci est d'autant plus vrai à Toronto et à Montréal où l'oléoduc suit ou traverse des infrastructures urbaines clés et pourrait mettre à risque l'approvisionnement en eau potable.
• Vu la proximité extraordinaire du pipeline no 9 aux populations, à l'eau et à l'activité économique, les coûts de rupture du projet varient de graves à catastrophiques. Vu le risque élevé de rupture, les coûts du projet prévus varient aussi d'importants à catastrophiques.
• En fonction d’une évaluation des coûts et des avantages économiques, les coûts pourraient dépasser les avantages économiques.
M. Kuprewicz compte plus de 40 ans d'expérience dans l'industrie de l'énergie. Il a occupé des postes de direction auprès de sociétés de pipelines et il a prêté main-forte à divers groupes dans le cadre d'enquêtes importantes sur les ruptures d'oléoducs à Kalamazoo et à San Bruno, entre autres.
Ian Goodman et Brigid Rowan comptent ensemble plus de 55 ans d'expérience dans l'économie et la réglementation d'énergie. Ils se spécialisent dans l'évaluation des impacts économiques d'importants projets énergétiques. Ils ont récemment rédigé ensemble une étude influente quant aux impacts sur le domaine de l’emploi du projet Keystone XL.
Vous pouvez consulter les témoignages de ces experts ici. Les audiences de l'ONÉ devraient avoir lieu à l'automne. La coalition participera en tant qu'intervenant.
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André Bélisle, AQLPA, (418) 386-6992
Laura Thompson, JCM, (514) 507-1119