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Communiqué de presse  •  4 min

Un mouvement se lève pour réclamer une évaluation globale du projet Gazoduq/Énergie Saguenay

Publié le 

Saguenay, Québec et Montréal, 9 janvier 2019 - Un large mouvement d’organisations citoyennes et environnementales réclame du gouvernement du Québec qu’il exige une seule évaluation environnementale globale du projet Gazoduq/Énergie Saguenay. Celle- ci irait de la construction du pipeline gazier jusqu’au terminal maritime, en passant par l’usine de transformation du gaz en gaz naturel liquéfié (GNL). Les groupes estiment que ce n’est qu’avec une évaluation globale de ce type que l’on pourra juger des impacts de ce projet sur le Fjord, sa biodiversité (notamment sur les bélugas) et sur le climat par le calcul des gaz à effet de serre (GES) générés par l’ensemble du projet, en amont et en aval.

Actuellement, l’entreprise GNL Québec S.E.C a plutôt choisi de tronçonner son projet et de le faire évaluer séparément par les autorités provinciales et fédérales. Pour les groupes, il s’agit d’une manœuvre visant à mystifier le public et à masquer les impacts cumulatifs du projet.

Les groupes réclament donc du gouvernement Legault qu’il exige une seule évaluation globale du projet (incluant les émissions de GES en amont et en aval, le pipeline gazier, l’usine de GNL, le terminal et le transport maritime), et qu’il fasse appliquer les modalités de l’entente Canada-Québec de 2010 qui prévoit l’établissement d’une commission d’examen conjointe Québec-Ottawa dans des projets qui touchent les deux juridictions. 

Des délais et un format de consultation inacceptables

Dans ce contexte, le lancement en catimini d’une consultation sur la partie gazoduc du projet (une annonce discrète dans un quotidien régional) le 19 décembre, à la toute veille du congé des Fêtes, apparaît tout à fait inapproprié. En effet, le public doit d’ici le 18 janvier prochain signifier ses commentaires sur le site du MELCC concernant les enjeux que l’évaluation provinciale du projet devrait aborder. Et il doit le faire sur un formulaire ne permettant que trois blocs de 250 mots chacun soit 750 mots au total pour commenter un document de... 50 pages.

Les groupes demandent donc au gouvernement, de concert avec l’entreprise, de convenir d’un délai et d’un format plus respectueux des règles de l’art en consultation
publique. Ils ne manqueront pas de souligner lors de cette consultation le caractère essentiel d’une évaluation du projet dans son ensemble.

Un projet qui rappelle Énergie Est par son ampleur

Le projet Gazoduq/Énergie Saguenay de GNL Québec S.E.C vise à exporter du gaz fossile de l'Ouest canadien jusqu'au Saguenay, où il doit être liquéfié et transporté par voie maritime jusqu’aux marchés internationaux, notamment l’Asie. Le projet initié par des investisseurs américains représenterait au total des coûts de près de 14 milliards de dollars canadiens (4,5 G$ pour le gazoduc; 9,5 G$ pour l’usine, les réservoirs de stockage et le terminal maritime). Rappelons que le gaz qui serait exporté serait d’origine fossile et que le projet augmenterait de manière significative le trafic maritime sur le Fjord-du- Saguenay et dans une large portion de l'habitat essentiel des bélugas du Saint-Laurent.

Citations

Pour Christian Simard de Nature Québec, « Il est inacceptable d’user d’un artifice juridique pour diviser ce projet en deux et le faire évaluer selon deux processus totalement différents. Sans gazoduc, pas d’usine et sans usine, pas de gazoduc. Il doit y avoir une évaluation globale de ce projet sans quoi il sera impossible d’en évaluer correctement les impacts sur l'environnement et le climat. »

Pour Patrick Bonin de Greenpeace, « Le projet de gazoduc cache un projet beaucoup plus important qui consiste à augmenter la production de gaz fossile (qui requiert majoritairement de la fracturation hydraulique) pour ensuite l’exporter massivement. Ce projet est complètement incompatible avec la lutte contre les changements climatiques et son évaluation doit absolument inclure toute la pollution qu’il génèrera, incluant celle liée à la production et la consommation des hydrocarbures. »

« Le projet présenté, quand on le cumule avec les autres projets industriels sur le Saguenay, est incompatible avec la Loi sur les espèces en péril qui protège l’habitat du béluga du Saint-Laurent, une espèce en voie de disparition. Il entre aussi en contradiction avec la Stratégie maritime du Québec qui prévoit la création d’aires marines protégées et la limitation des impacts de la navigation », indique Sophie Paradis, directrice pour le Québec au sein du Fonds mondial pour la nature (WWF Canada).

« Annoncer une consultation de 30 jours le 19 décembre, à la veille du congé des Fêtes, c'est de la mauvaise foi, de la poudre aux yeux pour faire croire qu'on va chercher le consentement de la population, pourtant essentiel. Ce consentement à des projets gaziers n'existe pas, on l'a vu en décembre dans le sondage commandé par le promoteur! », a déclaré Anne Gilbert-Thévard, de la Coalition Fjord.

« Le corridor déboisé de plus de 30 mètres de large que nécessite le pipeline gazier de l’Abitibi au Saguenay créerait, en plus de fracturer de façon permanente des habitats fauniques importants, un dangereux précédent qui ouvrirait éventuellement la porte au transport de pétrole brut. Nous, à l’Action boréale, n’acceptons pas que nous tentions de faire passer par l’arrière au nord, ce qui est inadmissible de passer par l’avant, au sud. No way. », indique pour sa part Henri Jacob, de l’Action boréale.

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Signataires :
Action Boréale Action Climat Outaouais (précédemment STOP Oléoduc Outaouais) Action Environnement Basses-Laurentides Citoyens au Courant de Vaudreuil-Soulanges Coalition Climat Montréal Coalition Fjord Collectif de l'Anse-à-Pelletier Collectif de la Batture Collectif du Lac St-Jean contre le gazoduc Collectif Lac St-Jean contre le gazoduc Comité de citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain Comité de défense et de décolonisation des territoires - Victoriaville Comité vigilance hydrocarbures de la MRC des Chenaux Comité vigilance hydrocarbures de Lavaltrie Comité Vigilance Hydrocarbures des municipalités de la MRC de Maskinongé Comité Vigilance Hydrocarbures Repentigny Comité vigilance hydrocarbures Saint-Sulpice Eau Secours Équiterre Fondation Coule pas chez nous Fondation David Suzuki Fonds mondial pour la nature (WWF Canada) Greenpeace Canada Le Collectif de l’Anse à Pelletier Le Collectif de Sainte-Rose-du-Nord Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert Mobilisation Climat Trois-Rivières Montmagny en transition Mouvement écocitoyen UNEplanète Nature Québec Pétroliques Anonymes
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Pour information :

Gabriel Marquis 581-307-8613 Gabriel.marquis@naturequebec.org

Annie Maisonneuve Relationniste de presse, Coalition Fjord 418 543-9356 comm.fjord@gmail.com