Dubaï, 1er décembre 2023 - L’annonce faite aujourd’hui par le Canada lors de la COP28 d’une contribution de 16 millions de dollars canadiens au nouveau fonds pour les pertes et les préjudices est une initiative bienvenue, mais elle doit être considérablement augmentée pour répondre aux besoins auxquels les pays du Sud sont confrontés, affirment les groupes de la société civile.
L’accord conclu lors de la COP27 sur la création d’un fonds destiné à compenser les pertes et préjudices causés par les changements climatiques était une victoire majeure pour les personnes qui se trouvent en première ligne de la crise et qui sont confrontées à la destruction de leurs maisons, de leurs récoltes et de leurs moyens de subsistance. Les détails ont été négociés au cours de l’année écoulée et les pays se sont mis d’accord hier pour rendre le fonds opérationnel – une grande réussite pour le premier jour de la COP28.
Ce matin, le Ministre de l’environnement et du changement climatique, Steven Guilbeault, a annoncé que le Canada contribuerait à la hauteur de 16 millions de dollars au fonds, à l’instar des promesses initiales faites hier par les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, les États-Unis et l’Union européenne.
Il s’agit d’une étape symbolique importante, qui fait suite au rôle constructif que le Canada a joué au cours des 18 derniers mois en amenant d’autres pays riches de son groupe de négociation à se rallier au fonds pour les pertes et préjudices . Toutefois, le montant est dérisoire par rapport à l’ampleur des pertes et préjudices subis par les pays du Sud, estimés à plus de 400 milliards de dollars par an. En revanche, l’Italie – actuellement dirigée par un gouvernement de droite – s’est engagée à verser 100 millions d’euros au fonds.
Les organisations climatiques et du développement exhortent le Canada et les autres grands pollueurs à augmenter leurs contributions en fonction de leur responsabilité pour les impacts climatiques. Les pays doivent maintenant renforcer le Fonds en négociant des résultats significatifs dans le cadre du bilan mondial et de l’objectif de financement climatique pour l’après-2025.
Pratishtha Singh, analyste principal de la politique internationale, Réseau action climat Canada:
« Il est important que le Canada soit l’un des premiers pays à fournir des fonds. Mais le montant est dérisoire par rapport aux besoins. Le Canada devra augmenter considérablement sa contribution pour être pris au sérieux en tant que partenaire des pays qui sont actuellement confrontés à des impacts climatiques brutaux. »
Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques, Équiterre:
«La rapidité avec laquelle le Canada a annoncé sa contribution de 16 millions de dollars au nouveau Fonds pour les pertes et préjudices témoigne du changement de cap qu’il a effectué sur cette question dans les dernières années. Son leadership dans la création du fonds doit maintenant être répliqué en ce qui a trait aux sommes offertes parce que celles-ci sont encore loin de refléter la part de responsabilité du Canada dans la crise climatique.»
Michèle Asselin, directrice générale, AQOCI:
« La concrétisation du fonds pour les pertes et dommages au tout début de la COP28 est une très bonne nouvelle. Il faudra s’assurer par contre que les sommes investies soient à la hauteur des besoins et qu’elles se rendent jusqu’aux communautés qui en ont vraiment besoin. »
Julie McClatchie, analyste politique, Oxfam-Québec:
« Oxfam Québec salue l’engagement initial de 16 millions de dollars du Canada envers le nouveau Fonds pour les pertes et dommages à l’ouverture de la COP28. Le Canada et d’autres pays riches devraient continuer d’agir de manière « solidaire » dans la mise en œuvre du fonds. Le monde doit débloquer des trillions, et non des milliards ou des millions, pour parvenir à une justice climatique pour les plus vulnérables. Il est aussi nécessaire de fournir ce nouveau financement supplémentaire sous forme de dons, et non de prêts, afin d’éviter d’endetter davantage les pays à faible revenu. En tant que dixième économie en importance et l’une des plus polluantes, le Canada peut et doit se montrer à la hauteur. Il est temps de #FairePayerLesRichesPollueurs. »
Laura Ullmann, directrice de la campagne climat, Greenpeace Canada:
« Les premières contributions permettent d’avoir un effet boule de neige et c’est une bonne chose que le Canada s’engage rapidement. Par contre, sa juste part à payer pour les dommages qui frappent les plus vulnérables est beaucoup plus importante en raison de son statut historique de grand pays pollueur et de sa capacité de payer. Le Canada devra verser des fonds supplémentaires et mettre en place une taxe sur les dommages climatiques qui serait imposée aux grands pollueurs. »
Shivani Patel, COO, ISF Canada:
« ISF Canada apprécie la promesse du Canada de verser 16 millions de dollars au Fonds pour pertes et dommages. Nous demandons instamment au gouvernement de s’assurer que cette promesse représente des ressources nouvelles et supplémentaires. Avec des pertes et dommages estimés à plus de 400 milliards de dollars par an dans les pays en développement, un engagement plus substantiel est nécessaire pour répondre aux défis urgents de la crise climatique mondiale. ISF Canada est prêt à travailler avec le gouvernement canadien afin de développer une réponse plus proportionnelle et équitable pour soutenir les nations vulnérables. »
Gerardo Almaguer, président-directeur général, Développement international Desjardins (DID):
« Je suis très fier de voir le Canada jouer un rôle de premier plan dans la promotion et la mise en place de cet essentiel fonds de compensation. Nous devons maintenant assurer l’efficacité de cette initiative en fournissant un financement et un soutien qui reflètent non seulement nos intentions, mais aussi notre contribution au changement climatique mondial. »
Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.
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