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Montréal, 11 mai 2023 - Équiterre sonne l’alarme : les contenants à remplissage multiples - les bonnes vieilles bouteilles de bière en verre - pourraient bien disparaître dans les prochaines années si le ministère de l’Environnement ne leur fait pas plus de place dans sa réforme de la consigne. Il doit absolument s’engager à préserver ce système aux avantages écologiques et économiques éprouvés.
En 2009, 83 % des bières embouteillées au Québec l’étaient dans des contenants à remplissages multiples (CRM) en verre. Cette proportion a chuté jusqu'à 32 % en 2017 et la situation s’est aggravée dans les dernières années pour atteindre 15% en 2022, selon des données de l'Association des brasseurs du Québec.
« Alors que le gouvernement s’apprête à appliquer l’élargissement de la consigne à tous les contenants de boissons l’automne prochain, Équiterre s’inquiète de voir le peu de place et de ressources allouées aux CRM et espère que le gouvernement planche sur des solutions pérennes pour ce système qui a fait ses preuves sur le plan écologique et économique. »
-Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre
Une solution écologique à préserver
Aujourd’hui, les sept modèles de CRM sous entente officielle de l’industrie brassicole de la province sont réutilisés de 10 à 25 fois : une solution bien plus écologique que la canette d’aluminium, qu’on doit recycler et reproduire après chaque utilisation.
Environnementalement parlant, les contenants qu’on réutilisera 10 à 25 fois auront toujours une empreinte moindre que ceux qu’on recycle : moins de GES sont émis que pour la production, le transport d’une canette que l’on voudra recycler le même nombre de fois.
« Le faible impact environnemental du système de consigne des bouteilles de bière est peu connu. Il devrait pourtant être une fierté pour le Québec. C’est une super solution qu’on est en train de voir disparaître et il faut absolument renverser cette tendance », ajoute l’experte.
Nos demandes
En 2023, avec tous les défis en gestion de nos matières résiduelles, Équiterre juge que le gouvernement se doit de faciliter la vie des producteurs qui offrent des contenants réutilisables.
« L’élargissement de la consigne est l’occasion parfaite pour développer des CRM. Des producteurs locaux - comme certaines laiteries - emboîtent le pas, mais pour passer à une autre échelle, ça prend un soutien de l’État et des conditions facilitantes dans l’implantation de la nouvelle consigne », souligne Amélie Côté.
Équiterre demande à cet effet au gouvernement de soutenir les brasseurs et les microbrasseurs afin de consolider et développer l’offre de contenants réutilisables.
Équiterre propose aussi la mise en place d’un programme de financement afin de soutenir les producteurs locaux qui souhaitent développer des systèmes de contenants réutilisables, que ce soit dans la filière laitière, des cidres, des spiritueux ou des jus et autres boissons.
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur des territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus »
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