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Montréal, 27 juin 2024 - Équiterre a déposé une plainte auprès de l’Office de protection du consommateur (OPC) au sujet d’une campagne publicitaire de Toyota Canada qui, selon l'organisme, pourrait contrevenir à la Loi sur la protection du consommateur (LPC).
La campagne en question fait la promotion du nouveau camion léger Tacoma à essence sur la plateforme Facebook à travers deux spots vidéo (#1 et #2).
«En attendant que nos gouvernements se décident à être enfin cohérents avec nos cibles d’électrification et qu’ils encadrent la publicité des véhicules, en particulier les gros modèles à essence, on doit dénoncer. Cette plainte, on aurait pu la faire bien avant et pour beaucoup d'autres pubs automobiles, mais on souhaite que celle-ci crée un précédent. »
-Anne-Catherine Pilon, analyste en mobilité durable chez Équiterre
Équiterre a d’ailleurs récemment dévoilé un rapport analysant les avenues réglementaires possibles pour encadrer la publicité, la vente et l’usage des véhicules polluants en s’inspirant du succès de l'approche utilisée pour encadrer les produits du tabac.
Deux articles de la loi potentiellement violés
Selon Équiterre, les publicités de Toyota pourraient contrevenir à l’article 219 de la LPC, lequel interdit les représentations fausses ou trompeuses à un(e) consommateur(trice).
« On met en scène une conduite hors route et dangereuse. Ces représentations ne reflètent pas l’usage normal d’un véhicule par les consommateurs québécois », explique Me Julien O. Beaulieu, avocat spécialisé en écoblanchiment.
Équiterre estime que les publicités pourraient aussi contrevenir à l’article 228 de la loi, qui interdit l’omission de faits importants dans les représentations auprès des consommateur(trice)s.
« La campagne omet de divulguer des informations importantes sur les risques d’une utilisation imprudente des véhicules ainsi que sur l’empreinte environnementale élevée des véhicules à moteur à essence. On présente donc une image fausse ou trompeuse de la réalité. On néglige d’informer que ce type de conduite est à éviter, qu’il est souvent interdit de rouler dans ces milieux naturels et on passe sous silence l’empreinte écologique. Tout ça est problématique », conclut Anne-Catherine Pilon.
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