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Montréal, le 18 octobre 2022 – À la suite du reportage diffusé vendredi dernier par le Journal de Montréal, l’Alliance TRANSIT affirme que le ministère des Transports du Québec (MTQ) agit de manière responsable en étudiant des alternatives au financement des réseaux de transport, dans un contexte d'électrification des transports et de lutte contre les changements climatiques. Rappelons que la taxe sur l’essence sert principalement à financer le réseau routier, que les revenus de cette taxe sont appelés à décroître, et qu’il est incontournable d’identifier rapidement des solutions. L’étude commandée par le MTQ s’inscrit dans le cadre de la Politique de mobilité durable 2018-2030 du Québec, qui a déployé un chantier sur le financement de la mobilité depuis 2018. Au début de la campagne électorale, l’Alliance TRANSIT a rendu public un rapport d’analyse budgétaire qui indique que le nouveau gouvernement du Québec doit dès maintenant travailler à résoudre le manque à gagner des réseaux de transport, qui s’élevait à près d’un demi-milliard de dollars en 2019-2020 (l’année avant la pandémie). Par ailleurs, l’Alliance TRANSIT souligne que les scénarios envisagés sont variés, incluant différents types de tarification routière (péages et contribution kilométrique), et que de telles mesures sont actuellement envisagées dans de nombreux États à travers le monde, notamment en Amérique du Nord. « C’est une très bonne chose que le MTQ étudie tous les scénarios pour financer adéquatement les réseaux de transport. Le contraire serait inquiétant! Nous avons d’importants défis devant nous pour pérenniser nos infrastructures et rendre la mobilité plus durable. », affirme Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville. Une redevance-remise pour réussir l’électrification Par ailleurs, bien qu’il ne s’agisse que d’une des mesures envisagées, l’Alliance TRANSIT appuie depuis plusieurs années l’idée d’un système de redevance-remise – aussi connu sous le nom de «bonus-malus» – afin qu’une contribution soit payée à l’achat d’un véhicule polluant et ainsi financer les dispendieuses subventions à l’achat de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Cela permettrait de libérer des fonds importants pour financer les réseaux de transport. La multiplication des gros véhicules était d’ailleurs la principale cause de la hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec entre 2015 et 2019. Les véhicules sont de plus en plus gros, de plus en plus nombreux, en plus de parcourir de plus grandes distances. Pour l’instant, l’impact de ces gros véhicules annule donc les gains liés à l’électrification. « Différents types de systèmes de redevance-remise existent déjà à travers le monde, et un sondage de 2020 démontrait que les Québécois(es) étaient favorables à ce que les propriétaires de véhicules polluants contribuent à l’électrification des transports. Un gouvernement responsable s’élèverait au-dessus de la mêlée et s’inspirerait des véritables leaders en matière de transition énergétique », fait remarquer Andréanne Brazeau, analyste politique chez Équiterre. Permettre au transport collectif de reprendre son élan Enfin, l’Alliance TRANSIT rappelle qu’un engagement financier pluriannuel est absolument nécessaire pour maintenir les services, du moins jusqu’au retour de l’achalandage prépandémique. « L’UMQ estime un déficit de financement des opérations des sociétés de transport à 460 M$ par année. Il faut permettre au transport collectif de reprendre son élan! », souligne Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec. Au printemps, le gouvernement du Québec s’est d'ailleurs engagé à convenir d’une entente assurant un cadre financier quinquennal avec le milieu municipal. Cet accord devra être à la hauteur des ambitions nécessaires pour assurer et pérenniser les services de transport en commun et se remettre rapidement en mode développement de l’offre. -30- Équiterre siège sur le comité directeur de l'Alliance TRANSIT. |