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En 1989, le Canada s’est doté de la Loi réglementant les produits du tabac (LRPT). Afin de protéger la population, la publicité sur le tabac allait être encadrée sévèrement, limitant la promotion d’un produit toxique ayant un impact majeur sur la santé des Canadiens et des Canadiennes. À quand une loi similaire visant l’industrie automobile?
C’est assez clair : l’application de la LRPT, combinée à de multiples mesures subséquentes visant à lutter contre le tabagisme, a porté fruit! Bien que cette loi ne faisait pas l’unanimité à l’époque et que la lutte au tabagisme a encore cours, les normes sociales sont drastiquement différentes aujourd’hui. Il s’agit d’un bel exemple de protection de la santé publique duquel on doit s’inspirer face à une autre grande menace pour notre bien-être : les véhicules polluants.
Une réglementation progressive, mais corsée qui a changé la norme sociale entourant le tabac
La réglementation — sous différentes formes — a été efficace : elle a permis de diminuer drastiquement l’acceptabilité sociale des cigarettes et, conséquemment, leur consommation par la population.
Voici quelques exemples de ce qui a été mis en place pour parvenir à régulariser l’industrie du tabac à travers le temps :
Interdiction des publicités dites « style de vie », puis de toutes les publicités
Mises en garde visuelles sur les produits
Taxes plus élevées sur les produits
Interdiction de commanditer des événements sportifs et culturels pour les compagnies tabatières
Dissimuler les produits dans les lieux de vente
Restreindre la consommation dans les lieux publics : dans les restaurants, puis près des écoles et des hôpitaux, etc.
On va se dire les vraies affaires!
Alors que le pouvoir d’influence de la publicité fait largement consensus, Équiterre souligne les parallèles entre les tactiques employées dans les publicités automobiles et celles du tabac que l’on voyait dans le passé. Elles misent notamment sur la glorification d’un mode de vie associé à la nature et au plein air, par exemple, en plus d’associer le véhicule à des valeurs comme le courage et l’aventure.
La publicité sur les véhicules à essence est non seulement encore largement majoritaire, elle présente souvent un mode de vie à la fois idéalisé et insoutenable et offre des informations incomplètes sur les risques liés à l’utilisation de ce type de véhicule. Puisqu’on sait que la faible perception du risque entraîne une inaction généralisée face à la crise climatique, les publicités visant à vendre des véhicules à essence polluants envoient un message en contradiction avec nos objectifs climatiques, environnementaux et d’électrification.
Et si l’on utilisait plutôt le stratagème publicitaire pour créer une réaction inverse? Si l’on influençait la population afin de lui faire voir les effets néfastes des véhicules à essence en les présentant tels qu’ils sont vraiment — des vecteurs de pollution, des générateurs de congestion et des dérégleurs de climat —, on réduirait l’acceptabilité sociale d’un bien qui nous est collectivement néfaste. À bon entendeur!
Le problème avec la publicité automobile, en moins de 5 minutes!
Andréanne Brazeau, notre analyste politique en mobilité durable, s’est penchée sur la question et dévoile ses observations dans cette vidéo produite et diffusée par le Climatoscope. Pour comprendre de quoi il en retourne et pour connaître les solutions à la portée du Québec et du Canada, c’est par ici :
Il est temps de renverser la tendance
Pour un changement réel des habitudes de consommation, on doit mieux encadrer et, ultimement, cesser de faire la promotion des véhicules énergivores, dont l’utilisation massive est incompatible avec les cibles climatiques et la transition écologique. Pour un encadrement rapide et adéquat de la publicité sur les véhicules à essence, une réglementation s’impose. Nous n’avons pas le luxe d’attendre plusieurs décennies. Faites entendre votre voix et emboîtez le pas pour créer le changement, en signant notre pétition visant à resserrer le cadre réglementaire de la publicité pour les véhicules à essence.
