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À la suite du licenciement d’un lanceur d’alerteement d’un lanceur d’alerte au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) cette semaine, l’enjeu de l’indépendance de la recherche dans le milieu des pesticides a refait surface dans les médias québécois. En mars dernier, les enquêtes de Radio-Canada et du quotidien Le Devoir révélaient l’influence de l’industrie au détriment de la recherche indépendante dans un centre de recherche (CEROM) financé en majorité par le gouvernement provincial.
Ces révélations confirment ce que les chercheurs indépendants nous disent depuis de nombreuses années : l’industrie qui produit et vend des pesticides ainsi que certains producteurs agricoles ont une influence indue sur la recherche à l’égard de ces produits ainsi que la diffusion de celle-ci.
C’est une situation qui préoccupait et préoccupe toujours Équiterre au plus haut point, pour laquelle nous faisons pression dans le cadre de nos campagnes de lutte aux pesticides.
À la suite des révélations en mars dernier, nous avions envoyé personnellement une lettre au Premier ministre du Québec Philippe Couillard, avec les demandes ci-dessous. Nous avons réitéré nos demandes et nos préoccupations dans une nouvelle lettre au gouvernement de François Legault.
Voici nos demandes :
- d’augmenter substantiellement et de transférer immédiatement du MAPAQ à un autre ministère la gestion des fonds visant à financer la recherche sur les pesticides.
- de cesser de financer des recherches qui ne sont pas indépendantes.
- de suspendre immédiatement le financement du CEROM et de rediriger ces fonds au bénéfice de chercheurs, instituts de recherche ou organismes indépendants de l’industrie et sans conflit d’intérêt.
- de mener une enquête publique sur le financement gouvernemental de la recherche dans le domaine agricole et la non-publication d’études par le MAPAQ sur les néonicotinoïdes au moment même où le gouvernement étudiait un projet de règlement pour interdire ces substances.
L’INDÉPENDANCE DE LA RECHERCHE AU FÉDÉRAL : LE CAS DU GLYPHOSATE
Nous sommes également grandement préoccupés par l’influence de l’industrie dans le cas du pesticide glyphosate. Notre enquête a démontré que le processus d’évaluation canadien (qui a autorisé l’utilisation du glyphosate pendant encore 15 ans!) a utilisé des études manipulées par Monsanto pour réduire les liens entre le cancer et son controversé pesticide glyphosate.
Pour en apprendre plus sur notre campagne et signez notre pétition :
- Article « Monsanto a manipulé la science »
- Pétition equiterre.org/glyphosate
Qui légifère sur la question des pesticides?
Distinctions entre le fédéral, le provincial et le municipal
Le fédéral homologue les pesticides, en évalue les risques et en autorise la vente et l'usage sur le territoire canadien. Les provinces, pour leur part, peuvent interdire la vente et l'usage de pesticides qui ont été homologués par le fédéral sur leur territoire. Enfin, les municipalités ont le droit d'interdire l'usage mais non la vente de pesticides sur leur territoire.