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Il y a quelques semaines, Équiterre lançait #pasdeVUSpourmoi, une toute nouvelle campagne publicitaire, avec l’appui financier du gouvernement du Canada. Une campagne dont l'objectif est de sensibiliser la population sur la taille de nos autos, qui sont toujours plus grosses.
Entre attachement à son auto et désir de freiner l’urgence climatique, la population québécoise a grandement réagit à notre campagne, et pour plusieurs, des questions persistent. Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons répondu aux 5 commentaires les plus fréquents que vous nous avez envoyés.
La surdimension de nos véhicules est une tendance qui s'est installée petit à petit jusqu’à devenir un véritable enjeu de santé publique. Sur 10 véhicules vendus, 8 sont maintenant des camions légers, incluant les VUS. Les gros véhicules n’ont pas seulement des conséquences sur l’augmentation des gaz à effet de serre et donc sur la crise climatique, mais aussi sur la qualité de notre air et de notre eau, notre sécurité et notre argent.
1. Dans le passé, nous roulions avec des voitures bien plus polluantes qu’aujourd’hui! Avec les gains en efficacité énergétique, un VUS n’est pas plus polluant qu’une petite voiture.
Bien que les VUS consomment effectivement moins qu’auparavant, c’est également le cas des autres voitures. Les camions légers incluant les VUS consomment ainsi en moyenne 20 % plus d’essence qu’une voiture équivalente. La prolifération des VUS est responsable de 55 % de l’augmentation des émissions de GES du Québec. Et avant même qu’ils roulent, la fabrication de gros véhicules demande également plus de matériaux, ce qui alourdit encore davantage le bilan au niveau de l’environnement.
2. C’est normal de choisir un VUS quand on a une famille, car c’est plus sécuritaire et qu’on a besoin d’espace.
Les VUS sont en fait 2 fois plus souvent impliqués dans des collisions avec des piétons qu’une voiture. Et les collisions provoquées par les VUS sont 28 % plus mortelles pour les autres conducteurs et conductrices.
Si vous avez besoin de plus d’espace, il y a des alternatives au VUS. Consultez des comparaisons sur la page de notre campagne pour mieux connaître les voitures sur le marché qui offrent beaucoup d’espace sans avoir les impacts importants des VUS.
3. À cause des conditions des routes au Québec, surtout l’hiver, il faut un VUS.
Les hivers ont toujours existé au Québec et ils sont même de plus en plus doux. Il n’y avait pas de VUS dans le passé. L’état des routes n’exige pas non plus d’avoir un VUS : on peut très bien se déplacer à l’année dans toutes les régions du Québec et en toute saison avec une plus petite voiture.
4. Tout le monde autour de moi a un VUS, c’est devenu la norme! Pourquoi m'en priver, alors que je fais déjà ma part pour la planète?
Ce désir de posséder une grosse auto a été construit par l’industrie de l'automobile qui a investi des milliards de dollars pour rendre le VUS désirable jusqu'à arriver à en faire la nouvelle norme sociale. Depuis des années, nous sommes envahis par leurs publicités qui montrent le VUS comme un symbole de réussite, de puissance et de sécurité (79 % des publicités automobiles font la promotion de camions légers). Pourquoi? Parce que les VUS génèrent de plus grandes marges de profit que la vente de voitures traditionnelles ou de véhicules électriques.
C’est l’augmentation fulgurante du nombre de camions légers incluant les VUS sur les routes qui est responsable de la hausse des GES au Québec. Le moment est donc venu de déconstruire et de changer cette norme sociale, qui s’est montrée très dangereuse.
Comment? On peut commencer par exiger un meilleur encadrement de la publicité automobile pour qu'elle cesse d'investir des milliards de dollars pour nous faire prendre les mauvaises décisions. Signez notre pétition.
5. Que pense Équiterre des VUS électriques?
Selon Équiterre, le VUS électrique n'est pas la solution. Bien qu’il n’émet aucun émission lorsqu'il roule, il est tout de même responsable d’une part importante d’émissions lors de sa production. Sans oublier qu’il utilise des ressources précieuses et génère d’autres formes de pollution. De plus, le VUS électrique a les mêmes impacts sur la sécurité des autres usagers de la route et les mêmes enjeux financiers que le VUS à essence.
De manière générale, il faut revoir la place de l’auto dans nos vies et choisir des moyens de se déplacer qui sont adaptés à nos besoins réels. La meilleure option est toujours le transport actif, partagé et collectif. Au Québec, pour les ménages qui ne peuvent se passer d’une automobile, la version électrique de taille modeste est la meilleure option, dans l’usagé si possible.
Équiterre continue ses efforts pour que la responsabilité ne soit pas seulement celle des individus mais celle de l'industrie automobile.
Nos gouvernements ont aussi un rôle à jouer, celui d’améliorer l'offre et les aménagements qui feront transiter la population vers des modes de transports plus sains et écologiques. Nous travaillons fort pour y arriver!
#pasdeVUSpourmoi