Publié le
Montréal, 16 avril 2024 - Équiterre estime que le budget fédéral se montre trop timide sur le plan climatique et manque une autre occasion de lutter contre les crises environnementales et du coût de la vie de manière intégrée.
« Si tout coûte plus cher, c’est entre autres à cause de la crise climatique. Dans ce budget, le gouvernement souligne à gros traits l’immense impact du dérèglement climatique sur les enjeux d’abordabilité, mais les mesures mises en place pour s’y attaquer manquent globalement de vigueur. »
-Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques d’Équiterre
« Quand une sécheresse détruit nos récoltes, ça affecte le coût du panier d’épicerie. Quand un feu de forêt nuit à la qualité de l’air, ça nous coûte cher sur le plan de la santé. Ce ne sont pas les exemples qui manquent », ajoute l’experte.
« Le gouvernement compte imposer davantage les ménages les plus riches, une mesure nécessaire. On omet toutefois de faire payer la facture à l’industrie fossile, alors qu’elle affiche des profits records et continue à se graisser la patte avec notre argent », conclut-elle, soulignant que le gouvernement a sciemment écarté une potentielle surtaxe de cette industrie - initialement prévue au budget - sous les pressions du lobby pétrolier et gazier.
D’importantes déceptions
Malgré la crise agricole qui sévit au pays, l’agriculture est une grande oubliée de ce budget. Équiterre aurait souhaité davantage de mesures pour soutenir l’adoption des pratiques agroenvironnementales, la relève agricole, l’accès aux terres et la résilience face aux changements climatiques.
Transport collectif : Le gouvernement n’a pas cru bon de devancer la mise en œuvre du Fonds permanent pour le transport en commun en 2024, ce qui aurait constitué une bonne façon de s’attaquer au coût de la vie et de déplacer des gens efficacement et écologiquement.
Quelques mesures positives
En plus de l’enveloppe dédiée au déploiement d’un programme d’alimentation scolaire, dont les sommes devront être utilisées par les provinces de manière à s’attaquer à l’enjeu de manière structurante, le gouvernement veut freiner la réduflation et la déqualiflation.
Équiterre se réjouit des nouvelles sommes allouées aux programmes de subventions et prêts pour les rénovations énergétiques, une mesure annoncée qui favorisera la sobriété et l’efficacité énergétique de nos bâtiments.
Le gouvernement s’engage à dévoiler sa feuille de route pour mettre fin au financement public du secteur des énergies fossiles d’ici l’automne 2024, une demande de longue date d’Équiterre.
Pour la première fois, Ottawa a mentionné son intérêt à faciliter les décisions d’achat de biens durables et réparables en évaluant les avantages d’un indice de durabilité. C’est ce qu’Équiterre recommande depuis 2022.
En matière de mobilité durable, on note que la densité aux abords des stations de transport collectif est encouragée dans le nouveau Plan canadien sur le logement - une des recommandations politiques formulées par Équiterre dans un récent rapport - et des investissements sont prévus dans le secteur ferroviaire pour le transport des passager(ère)s.
En plus de soumettre ses propres recommandations au gouvernement fédéral, Équiterre collabore avec la Coalition pour un budget vert, dont l’organisation est membre.
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur les territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus.