Montréal, 19 avril 2021 - Équiterre accueille favorablement plusieurs investissements significatifs dans le budget fédéral pour lutter contre la crise climatique et atteindre 36% de réduction de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, mais s’inquiète de l’appui renouvelé à l'industrie pétrolière et gazière.
« C’est un budget qui amorce de manière générale la transition tant attendue et qui se veut conséquent à plusieurs égards. Nous attendons toutefois l’annonce imminente des nouvelles cibles lors du Sommet climatique du président américain Joe Biden. Il nous faudra donc un plan d’action pour le secteur pétrolier et gazier afin d’accroître l’ambition et faire en sorte que le Canada fasse sa juste part », affirme Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales.
De l’action en transport
Les sommes significatives injectées dans le programme de subventions à l’achat de véhicules zéro émission sont les bienvenues pour favoriser l’adoption de ces véhicules en attendant l’annonce de mesures réglementaires pour accroître leur disponibilité.
« Alors que les camions légers représentaient quatre véhicules neufs vendus sur cinq au Canada en 2020, il aurait été judicieux de réformer le programme de subventions à l’achat de véhicules zéro émission afin qu’il soit en mesure de s’autofinancer via une redevance sur les véhicules énergivores, permettant ainsi de dégager des fonds importants pour accélérer la transition dans d'autres secteurs », tempère Andréanne Brazeau, analyste en mobilité.
Équiterre souligne également le retard que prend le Canada dans la décarbonation du transport lourd, un secteur visiblement négligé malgré la place prépondérante qu’il occupe dans le bilan climatique du pays.
Encore des cadeaux pour le secteur des énergies fossiles
Certaines dépenses demeurent toutefois incohérentes avec les ambitions environnementales du gouvernement, comme certaines subventions et crédits d’impôts accordés au secteur des énergies fossiles.
« On déplore que le gouvernement investisse encore massivement pour soutenir la réduction des émissions de GES des grandes industries d’exploitation pétrolière et gazière sans explicitement lier ces sommes à des conditions vertes. Il faut arrêter de faire tout le travail environnemental à la place de ces entreprises ; il faut envoyer un signal clair et amorcer une réelle transformation de ce secteur d’emploi pour qu’il soit compatible avec notre objectif de carboneutralité », juge Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques.
Des solutions en agriculture
Équiterre salue finalement les sommes investies pour entamer la nécessaire transition en agriculture.
« Avec des nouveaux investissements de 200 M$ sur deux ans afin d’appuyer des solutions climatiques en milieu agricole et l’élargissement du soutien pour l’adoption de méthodes d’agriculture écoénergétiques et à faibles émissions de carbone, on sent que le gouvernement a entendu le message pour appuyer la vision d’un secteur agricole plus durable et résilient », selon Nadine Bachand, analyste principale en agriculture.
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