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Actualité  •  4 min

Repenser les transports pour une transition énergétique efficace

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Nous sommes à l’ère de la transition énergétique. Même si celle-ci vient avec son lot d’espoir, elle vient aussi avec son lot de défis. On sait qu’il faut se libérer le plus vite possible de notre dépendance aux énergies fossiles (qui correspondent encore à 50 % de l’énergie que l’on consomme), et même si la place de l'hydroélectricité est cruciale dans cette transition, nous devons aller beaucoup plus loin que de simplement substituer notre source d’énergie. Ce sont la sobriété collective et l’efficacité énergétique qui nous permettront d’atteindre la carboneutralité et d'assurer un avenir durable pour les générations à venir.

Le transport, clé de changement pour l’avenir énergétique

L’aménagement de notre territoire doit être revu, nos bâtiments doivent devenir plus efficaces et écoénergétiques et notre économie doit devenir plus circulaire pour optimiser l'utilisation des ressources. Mais un des pans qui nécessite une redéfinition quasi complète de son fonctionnement pour pouvoir s’inscrire dans cette transition, c’est le secteur des transports.

Aujourd’hui, le secteur des transports compte pour plus de 43 % de toutes les émissions québécoises de GES. En plus d’avoir une place plus qu’importante dans nos émissions, il faut garder en tête que 97 % de la consommation énergétique de ce secteur provient de produits pétroliers raffinés tandis que l’électricité est la principale source d’énergie consommée dans les autres secteurs.

Le secteur des transports est celui qui est le plus en demande de puissance au Québec et ça ne va pas en s'améliorant. En effet, de 1990 à 2019, la consommation d’énergie totale du secteur a augmenté de 41 %.

Enfin, si on regarde plus précisément, on voit que la moitié de la consommation du secteur est attribuable au transport commercial de marchandises et l’autre moitié aux véhicules personnels. Une remise en question de notre parc de véhicules s’impose.

Les angles à considérer pour réduire notre consommation énergétique

Il y a plusieurs angles à considérer pour repenser et adapter notre parc automobile à la future demande énergétique.

Élargissement des véhicules et augmentation de la demande énergétique

Le premier angle à observer est la place et le rôle que jouent les camions légers. Certes, depuis des années nos véhicules se sont améliorés en terme d’efficacité énergétique (diminution de la consommation de 41 %) et nous permettent de moins consommer que les premiers véhicules sur le marché.

Cependant, l’augmentation du nombre de véhicules sur nos routes et de leur taille annulent ces avancées technologiques. On a de plus en plus de véhicules qui sont plus énergivores. Ainsi, la consommation totale de carburant de la province est en augmentation.

Entre 1990 et 2021, les ventes de camions légers ont connu une hausse de 253 % au Québec. Pendant la même période, les émissions de GES des camions légers ont augmenté de 156 % contre une baisse de 19 % pour les voitures.

Repenser la taille et le poids des véhicules apparaît essentiel pour pouvoir optimiser notre utilisation énergétique.

Électrifier certes, mais intelligemment

L’autre manière efficace de provoquer une transition énergétique est d’électrifier le parc automobile. En effet, il faut se libérer de la pompe à essence et accroître notre pourcentage d’énergie produite localement.

Aujourd’hui, l'électrification offre une alternative viable et de plus en plus accessible. De plus, la maturité technologique dans ce domaine rend cette transition non seulement envisageable mais aussi réalisable, offrant ainsi une perspective concrète pour un avenir plus durable. Actuellement au Québec, on observe un essor des véhicules rechargeables, avec environ 250 000 d'entre eux circulant sur nos routes. Cette transition vers des véhicules rechargeables est également soutenue par les infrastructures de recharge. À travers la province, on compte plus de 10 000 bornes de recharge publiques disponibles.

Mais les nouveaux objectifs fixés pour l'électrification des véhicules au Québec sont ambitieux. L'objectif ultime pour 2035 est que la totalité des ventes de voitures neuves soit constituée de véhicules électriques (sans parler de tripler le nombre de bornes actuelles).

Bien qu’elle soit pertinente et souhaitable, l’électrification ne doit pas constituer le seul chantier permettant de mener à la transition énergétique dans le secteur des transports. On doit d’abord collectivement réduire nos besoins en déplacements et veiller à transférer nos déplacements vers des modes plus sobres tels que les transports collectifs et actifs.

L'électrification s’avère alors pertinente que pour les déplacements qu’on n’aura pas réussi à éviter et à faire via un autre mode de transport. Notre parc automobile étant constitué de plus de 5,5 millions d'automobiles et camions légers, nous ne pouvons pas nous contenter de simplement remplacer ces véhicules par des véhicules électriques. Ce n’est pas une utilisation raisonnée de notre électricité qui n’est pas infinie et dont tous les secteurs ont besoin pour donner lieu à une transition énergétique. D’autant plus que, suivant la tendance à la hausse de la taille des véhicules, les camions légers, même électriques, exigeront une consommation encore plus accrue.

Les vraies solutions pour un secteur des transports efficaces

En tout premier lieu, la réduction de la demande énergétique du secteur des transports se traduira par des mesures favorisant un aménagement urbain plus favorable à la mobilité durable et par des mesures favorisant le développement des alternatives à l'automobile (transport collectif, partagé et actif).

Si nous repensons la manière dont nous planifions nos villes et nos développements immobiliers, nous pouvons promouvoir une densification urbaine intelligente pour limiter l’étalement urbain, ce qui contribuerait à réduire les distances parcourues et l'utilisation de véhicules personnels.

Enfin, c’est en investissant dans les transports collectifs et actifs, que nous pouvons réduire la consommation d'énergie, tout en réduisant les impacts de nos déplacements sur l’environnement.

Une transition réussie saura également réduire les inégalités sociales, favoriser la protection du vivant, des écosystèmes et garantir que l'énergie de demain demeure abordable pour l'ensemble des Québécois(es).

Nous avons créé un comparateur de véhicules pour vous aider à évaluer l'impact du véhicule qui vous intéresse, et ses alternatives, en fonction de vos besoins.

Faites le test

Merci à Hydro-Québec qui, grâce à son soutien, nous a permis d’échanger sur ces enjeux avec des centaines de jeunes via une tournée dans les cégeps et universités du Québec.