Se nourrir demain : mieux outiller les générations futures

Au rythme où se dégradent nos terres agricoles et à la vitesse à laquelle s’effrite notre autonomie alimentaire, le temps est venu de se remettre en question.

Équiterre croit qu'il nous faut adopter des changements majeurs de pratiques dans nos champs, et d’habitudes dans nos assiettes. La bonne nouvelle c’est qu’on a déjà amorcé cette transition au Québec.

Comment y parvenir?

C’est justement là-dessus qu’on travaille. Depuis maintenant 20 ans, Équiterre s’active à mobiliser les institutions à travers le Québec afin d’adopter des pratiques exemplaires en terme d’alimentation saine, locale et écoresponsable. Pourquoi mettre tous ces efforts dans les institutions? Parce que les hôpitaux, les garderies ou les écoles sont d’immenses mangeurs — nous y consommons des millions de repas par an!

Imaginez les gains potentiels lorsque ces gros mangeurs s’approvisionnent en aliments locaux et génèrent une demande grandissante pour une alimentation institutionnelle durable. C’est d’ailleurs la mission de Commun’assiette, une communauté de pratique lancée par Équiterre qui mobilise et outille des acteurs clés dans les institutions du Québec. À eux seuls, ses membres ont généré 27 millions en achats d’aliments québécois dans la dernière année.

Imaginez maintenant si le Québec se dotait d’un programme qui offrirait à TOUS les élèves du territoire des repas sains et durables sans discrimination et sans égard à leur situation socio-économique. Là, on touche vraiment à un aspect primordial pour assurer aux générations futures une alimentation de qualité, pour leur santé et celle de la planète. Voilà exactement la teneur d’un autre dossier important, porté par Équiterre et ses nombreux partenaires : le Programme d’alimentation scolaire universel au Québec (PASUQ).

Le saviez-vous?

• Le Canada est le seul du G7 et un des seuls pays de l’OCDE à ne pas s’être encore doté d’un programme national d’alimentation scolaire

• Plus de 200 000 enfants du réseau scolaire public québécois vivent de l’insécurité alimentaire (un enfant sur cinq).

Agir maintenant pour se nourrir demain

Si on souhaite nourrir le Québec d’ici 2050, il faut s’assurer dès maintenant d’offrir une alimentation en adéquation avec les principes de la transition écologique, et quoi de mieux qu’un programme d’alimentation scolaire universel qui mettra tous les enfants du Québec en contact avec ces principes pour y arriver?

Nous avons maintenant l’occasion d’instaurer des pratiques d’alimentation écoresponsables dans nos écoles, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce à une offre alimentaire plus locale, voire même biologique, et davantage tournée vers les protéines végétales. En bout de ligne, il s’agit d’une occasion d’améliorer la santé à long terme des Québécoises et des Québécois.

Changer nos habitudes, ce n’est pas facile, mais si on s’assure de nourrir et d’éduquer nos enfants sur la question tout au long de leur parcours scolaire, du préscolaire au secondaire, on aura la chance de voir des générations complètes nous tirer vers le haut.