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Notre quotidien est de plus en plus bouleversé par la mauvaise qualité de l’air causée par les feux de forêt et le smog. D’ailleurs, ces bouleversements ressentis au Québec ne sont en rien comparables à ce que vivent les personnes dans les régions directement touchées par ces catastrophes. Il y a, de plus, une inquiétude grandissante ressentie pour nos proches à la santé fragile. S’il est normal de se sentir découragé ou en colère face à ces épisodes inédits, ne baissons pas les bras pour autant. Des actions sont à notre portée pour améliorer la qualité de l’air dans nos villes, hiver comme été.
Qu’est-ce que le smog ?
Le smog est un brouillard jaunâtre urbain causé par une forte concentration de particules fines (PM2,5) et d’ozone dans l’atmosphère. En été, les journées très chaudes et ensoleillées sont particulièrement propices à sa formation, mais les particules fines sont également présentes le reste de l’année dans nos villes.
Cet été, les feux de forêt contribuent fortement à la dégradation de la qualité de l’air dans plusieurs des régions du Québec, mais à Montréal, ce sont généralement les moteurs des véhicules qui carburent aux énergies fossiles et les procédés industriels qui émettent le plus de particules fines.
Ainsi, en 2022, l’air de Montréal a été qualifié de mauvais pendant 33 jours : lors de ces journées, la concentration de particules fines était supérieure à 35 microgrammes par mètre cube (µg/m3), un niveau lui-même 2,3 fois plus permissif que celui établi par l’OMS. Lorsque l’air est mauvais sur 75 % ou plus de la surface de l’agglomération de Montréal, on parle alors d’un épisode de smog.
Sur l’île, les transports sont responsables de 40 % à 50 % des émissions de particules fines. Ces particules proviennent principalement du tuyau d’échappement des véhicules, ainsi que de la friction des freins et des pneus sur la chaussée. Alors même si des mesures sont mises en place, comme le règlement sur la combustion du bois, si on ne s’attaque pas à la problématique du transport, le smog persistera.
Donnons-nous les moyens de respirer un air plus pur
En savoir plusPourquoi doit-on s’en préoccuper?
La pollution de l’air provoque le décès prématuré de 4 000 personnes chaque année au Québec, dont 70 % seraient dus aux particules fines (des statistiques comparables à celles de la COVID, qui a causé 3 800 décès en 2021).
Ce qui rend les particules fines particulièrement préoccupantes, c’est leur petite taille, qui leur permet de pénétrer dans nos voies respiratoires jusqu’aux parties les plus sensibles de nos poumons, voire de passer dans notre circulation sanguine et d’atteindre d’autres organes.
À court terme, elles sont susceptibles d’aggraver les maladies respiratoires ou cardiovasculaires (crises d’asthme, bronchites, crises cardiaques). À long terme, elles favorisent l’apparition de maladies telles que le cancer et de troubles dégénératifs comme la démence.
À Montréal, la pollution de l’air aurait déjà causé 1 900 morts en 2023 et coûté $3,100,000,000 US.
Pour toutes ces raisons, Santé Montréal recommande par exemple de prendre le transport en commun lors d’épisodes de smog en été. En effet, réduire le nombre de véhicules à essence sur les routes, c’est non seulement réduire le nombre de journées de smog, mais c’est aussi améliorer la qualité de l’air en tout temps.
🌫️💵 La pollution de l’air à Montréal affecte aussi notre portefeuille!
En effet, les coûts qui y sont liés sont beaucoup plus élevés que ce qu’il en coûterait pour mettre en place des solutions pour la réduire. Le coût de la pollution de l’air comprend d’une part les coûts sanitaires (nombre de décès prématurés) et d’autre part les coûts et pertes économiques liés à la réduction de l’espérance de vie, aux naissances prématurées, aux maladies entraînant des visites à l’hôpital et des absences au travail, mais aussi les charges financières résultant de maladies causées par l’exposition à un air pollué.
Comment s’en protéger?
On ne peut pas agir directement pour éteindre les feux, mais on peut limiter les émissions de particules fines qui polluent les villes en changeant nos pratiques de mobilité. Les épisodes de smog aigus, qui sont visibles, que l’on ressent et dont on discute avec notre entourage, représentent une occasion importante de s’interroger et d’essayer de nouvelles manières d’agir :
Réduire ses déplacements ou repenser la manière de se déplacer : pour y arriver, nos gouvernements ont un rôle à jouer. Ils se doivent de proposer des projets de transports durables qui répondent à cette nécessité de se déplacer autrement. Tentons collectivement de ralentir et de redécouvrir des itinéraires et des lieux de vie inexplorés autour de chez soi.
Inciter nos gouvernements à prendre action contre la prolifération des gros véhicules à essence : par exemple en accélérant l’électrification des véhicules sur nos routes, notamment grâce à une norme VZE, et en encadrant adéquatement la publicité automobile. Pour ce faire, vous pouvez signer notre pétition et participer à la discussion.
Remplacer sa voiture par un vélo ou même un vélo à assistance électrique : pour limiter la pollution, améliorer la condition physique et mentale, réduire la congestion routière et favoriser une meilleure utilisation de l’espace public pour bâtir des lieux de vie plus sains, contribuant à la qualité de vie de toutes et de tous.
S’abonner à un service d’autopartage : ça contribue à diviser par 10 le nombre de véhicules individuels sur les routes2.
Opter pour le modèle de voiture le plus petit possible : ce qui permet de réduire non seulement la quantité de particules fines émises, mais aussi les GES.
Changer sa voiture à essence pour une voiture électrique : l’électrification des véhicules seule ne réglera pas la crise climatique, mais rouler en véhicule électrique permet de réduire jusqu’à 80 % les émissions de GES et d’avoir un air moins chargé en particules fines nocives pour la santé. C’est un pas dans la bonne direction.
Que faut-il retenir?
Les changements climatiques augmentent les risques de feux de forêts qui dégradent la qualité de l’air au Québec, impactant nos activités au quotidien et nous empêchant de profiter pleinement de l’été. Nos pratiques de mobilité sont aussi à la source de la mauvaise qualité de l’air, tout au long de l’année.
Se déplacer autrement, c’est se déplacer mieux, pour le bien-être individuel et collectif. Donnons-nous les moyens de respirer un air plus pur, dans nos villes comme dans nos campagnes!