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Actualité  •  3 min

Les inondations et le réchauffement climatique sont-ils liés?

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Les inondations et le réchauffement climatique sont-ils liés?

Les récentes inondations catastrophiques dans certaines régions du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick constituent un autre exemple des impacts réels des changements climatiques qui touchent à présent la vie des Canadiens et se poursuivront dans l’avenir. Les maisons sinistrées, les dommages à la propriété et aux infrastructures et les pertes de vie ne sont que quelques-unes des conséquences les plus visibles des fortes crues. La probabilité que les eaux de crue charrient des substances dangereuses, polluent l’eau potable et causent des problèmes de santé est tout aussi dramatique. Mais plusieurs se demandent encore : les inondations que nous avons connues ont-elles un lien avec le réchauffement climatique?

L’influence des changements climatiques sur l’augmentation des risques d’inondation

Comme le réchauffement planétaire continue d’aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, nous faisons face à des tempêtes de magnitude et d’intensité plus grandes ainsi qu’à des précipitations extrêmes, soit des volumes plus élevés de pluie dans des laps de temps plus courts. D’après le Rapport sur le climat changeant du Canada, une plus forte intensité des précipitations, particulièrement durant l’hiver, augmentera les risques d’inondation en milieu urbain.

D’après le rapport spécial sur les phénomènes extrêmes (en anglais) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est de plus en plus manifeste que les changements climatiques exercent une influence perceptible sur plusieurs des variables associées à l’eau qui contribuent aux inondations, comme la pluie et la fonte des neiges. Au Québec, où la fonte saisonnière de la neige joue un rôle important dans le ruissellement annuel, des températures plus douces peuvent mener à un plus grand nombre d’épisodes de pluie sur la neige qui, dans certains cas, provoquerait une fonte plus rapide ou plus hâtive. En hiver et au printemps, les sols souvent encore gelés et généralement gorgés d’humidité sont moins capables d’absorber une surabondance d’eau[1].

 

Les effets de la modification de l’utilisation des terres sur les risques d’inondation

Les facteurs relevant de l’activité humaine, dont la gestion de nos cours d’eau et les modifications à l’utilisation de nos terres, entraînent des conséquences notables sur la capacité d’une région à gérer l’excès d’eau. Une grande partie de l’infrastructure naturelle de prévention des inondations, comme les forêts, les terres humides et les marais, antérieurement présente aux endroits où s’élèvent maintenant des villes, a été asphaltée ou aménagée par les humains de telle sorte que l’eau ne peut plus y être absorbée aussi rapidement que dans la nature. L’urbanisation accrue augmente la superficie des espaces asphaltés et recouverts d’autres revêtements imperméables, modifie les systèmes naturels de drainage et mène parfois à la construction d’un plus grand nombre de maisons dans des zones inondables.

Adaptation et prévention

Les urbanistes ont un rôle de premier plan à jouer pour assurer la protection des régions sujettes aux inondations et empêcher les promoteurs immobiliers de construire dans des zones inondables. Une plus grande utilisation de matériaux de revêtement perméables, la plantation d’arbres et la création de bassins de rétention d’eau près des zones urbaines contribueraient également à ce que la terre puisse gérer des pluies abondantes.[2] Il est également possible d’installer des filets ou des grilles sur les bassins versants afin de pouvoir récupérer les objets emportés par l’eau avant qu’ils soient propulsés plus loin en aval.

Les changements climatiques exigent un réexamen en profondeur de la planification de l’utilisation des terres. Dans le contexte de la progression du réchauffement climatique, les municipalités devront tenir compte de conséquences comme l’accroissement de la fréquence des inondations. Il y aurait lieu d’envisager l’adoption de politiques comme celles de zones d’exclusion de construction et de repenser la fiscalité municipale dans le but d’éviter l’étalement urbain sur des terres inondables. Certaines collectivités ont avancé la relocalisation comme option plus viable afin d’épargner aux citoyens les dommages moraux et physiques que l’accroissement de la fréquence des inondations continuera de provoquer.

« Nous encourageons tous les ordres de gouvernement à intensifier leurs mesures de lutte contre les conséquences très concrètes des changements climatiques et reconnaître qu’il faut poser rapidement des gestes de grande portée pour éviter des répercussions encore plus dévastatrices », déclare Colleen Thorpe, directrice générale par intérim d’Équiterre.

De l’espoir à Sainte-Marthe-sur-le-Lac

Malgré le drame que vivent les résidents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac depuis qu’une digue a cédé sous la pression des crues du printemps et inondé la ville, une école primaire s’est engagée à éduquer ses élèves à l’égard des changements climatiques et de l’importance de prendre soin de notre environnement naturel. Des élèves de troisième année et leur enseignante ont fait parvenir à Équiterre des lettres dans lesquelles ils exprimaient leur intérêt à participer à notre projet « Écoles enracinées », une campagne de financement réalisée à partir de la vente de paniers de légumes biologiques. Cette école montre un bel exemple et Équiterre l’accompagnera à réaliser ce geste pour l’environnement.

Face aux épisodes météorologiques extrêmes, Équiterre travaille avec citoyens, entreprises et gouvernements pour sensibiliser sur les impacts des changements climatiques au Canada, pour encourager la discussion et pour trouver des solutions.

 En joignant nos efforts, nous pouvons changer le monde, un geste à la fois !

[1] https://www.nrdc.org/stories/flooding-and-climate-change-everything-you-...

[2] https://theenergymix.com/2019/05/01/epic-eastern-canadian-floods-drive-a...