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Communiqué de presse  •  2 min

Dézonage agricole à Bécancour pour faire pousser…des batteries!

Publié le 

Montréal, 14 avril 2022 - Équiterre s'inquiète du projet de dézonage de terres agricoles à Bécancour pour faire place à la production de batteries de camions légers, et ce, malgré la compensation financière offerte.

La zone industrielle et portuaire de Bécancour inclut étrangement des terres agricoles. C’est dans cette zone que certaines compagnies vont s’implanter pour produire des batteries de camions légers de type Cadillac et Hummer, des véhicules imposants dont les impacts économiques, sur la santé et la sécurité ont d’ailleurs été récemment documentés par Équiterre.

«Le gouvernement doit être en mesure d’appuyer les efforts d’électrification sans amputer nos capacités de production agricole. Malheureusement, il semble que l’histoire se répète et qu’on trouve une nouvelle façon de justifier un projet de dézonage de terre agricole», affirme Colleen Thorpe, directrice générale d’Équiterre.

« On demande au gouvernement de réfléchir aux conséquences de cette décision et des autres qui l’ont précédée sur notre souveraineté alimentaire. L’effritement de notre patrimoine agricole doit cesser », ajoute-t-elle.

L’évitement et la transparence requis

Équiterre réitère que l’évitement, qui consiste à éviter par tous les moyens possibles le dézonage agricole, est l’approche à prioriser pour les demandes d’exclusion de la zone agricole.

L’adoption de la Loi sur la protection du territoire agricole s’est faite dans l’esprit de protéger ce patrimoine collectif, mais la pression sur les terres agricoles s’est grandement accrue ces dernières années et la situation réclame une nouvelle stratégie.

Équiterre demande également de mieux encadrer les méthodes de calcul pour la compensation de terres agricoles. Ils devraient faire l'objet d'un processus de consultation et être balisés par une réglementation claire. Ensuite, le calcul devrait se faire sur la valeur en zone industrielle d’une superficie équivalente, sur les revenus générés par l’usage futur envisagé et tenir compte de la plus-value foncière des terres agricoles non contaminées.

« Il faut avoir le courage et la rigueur de protéger ce qui doit l’être, de développer là où c’est approprié et d’envoyer le signal que les terres agricoles ont une valeur inestimable. Il faudra mieux densifier nos milieux de vie », déclare Carole-Anne Lapierre, analyste Agriculture et systèmes alimentaires chez Équiterre.

Saine autonomie alimentaire et aménagement

Le dernier rapport du GIEC est clair quant à la nécessité, dans le contexte des changements climatiques, de transformer notre système alimentaire et d’optimiser l’utilisation des ressources à cet effet. L’autonomie alimentaire, d’ailleurs priorisée par le gouvernement, doit impérativement atteindre les objectifs de fournir localement des aliments sains, nutritifs et diversifiés à toute la population, tout en reposant sur des pratiques agricoles durables qui respectent l’environnement. La disponibilité d’un maximum de terres agricoles cultivables est fondamentale pour y arriver, déjà qu’elles ne représentent que 2% du territoire québécois.

Par ailleurs, Équiterre attend avec impatience le dévoilement de la politique nationale d'architecture et d'aménagement des territoires.

« Nous avons espoir qu’elle place la production et l’achat de proximité d’aliments québécois au cœur des priorités en aménagement. Pour ce faire, il faut se donner les moyens de nos ambitions de souveraineté alimentaire en protégeant nos territoires agricoles stratégiques », conclut Colleen Thorpe.

Chargé de communications, Relations Médias

media@equiterre.org (514) 605-2000
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