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À l’échelle du Québec, le nombre de personnes qui prennent leur vélo pour se déplacer vers le travail ou l’école au moins une fois par semaine est passé de 500 000 en 2000 à 1,2 millions en 2015 . Il y a littéralement une explosion du nombre de cyclistes au Québec.
Je me suis installé à Montréal il y a maintenant 28 ans et depuis longtemps, le vélo est mon principal mode de transport. Ma conjointe aussi est cycliste et mes enfants le deviennent tranquillement.
Dans notre quartier, se déplacer en vélo est un acte banal.
Malheureusement, ce n’est pas le cas partout.
Vélo-Québec a fait un travail incroyable pour développer le vélo comme sport et loisir partout au Québec. Les 5000 km de voies cyclables de la Route verte qui ont vu le jour depuis 20 ans placent le Québec dans le peloton de tête des destinations de cyclotourisme.
Or, ce qui doit être développé davantage est le réseau de pistes cyclables utilitaires pour les déplacements de tous les jours. Le nombre de ces pistes a grandement augmenté depuis quelques années, mais souvent sans plan global. On fait un p’tit bout de piste ici qui se termine en queue de poisson et un autre bout qui recommence un peu plus loin pour se terminer… dans un cul de sac!
À titre d’exemple, Montréal compte 750 km de voies cyclables sur 4050 voies de circulation. 750 km, c’est énorme, mais cela signifie tout même que sur 81 % des rues et artères, il n’y a aucune voie cyclable! Il reste donc encore beaucoup de travail à faire! Qui plus est, le réseau se développe moins rapidement que le dernier plan de transport de la Ville (2008) l’avait prévu.
À l’échelle du Québec, il y a 6,8 millions de vélos et 4,2 millions de cyclistes. Il ne manque donc ni de vélos ni de mollets pour les activer!
Alors que le ministre des Transports et de la Mobilité durable, Laurent Lessard, s’apprête à développer une nouvelle politique sur la mobilité durable, il serait bien avisé de tenir compte du vélo. Cette politique devrait s’inspirer des meilleures pratiques dans le monde pour assurer le développement du cyclisme utilitaire.
Et ce n’est pas l’inspiration qui manque. Copenhague par exemple, avec ses 350 km de voies réservées à 100 % aux cyclistes, des ponts exclusifs pour les vélos tel le fameux Serpent, et plus de la moitié de la population qui se déplace à vélo à chaque jour pour aller au travail ou à l’école, a de quoi faire rêver. Pas étonnant qu’à ce jour, le nombre de vélos a surpassé celui des autos.
En attendant un plan d’action provincial qui ferait la place belle au vélo, nous devons suivre de près les élections municipales prévues pour l’automne prochain et faire pression sur les candidats pour qu’ils cessent de voir le vélo comme un loisir du dimanche et qu’ils s’engagent à le promouvoir comme le noble moyen de transport qu’il est.
Si ce n’est déjà fait, je vous encourage à sortir votre vélo. Plus nous serons nombreux à pédaler ouvertement dans la cité, plus on nous écoutera.