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Depuis plusieurs semaines, voire quelques mois, je reçois des messages de la part de citoyen(ne)s venant des quatre coins du Québec. Leurs préoccupations sont diverses, mais elles ont ceci en commun : elles concernent la façon dont on développe le territoire et qu'on modifie les milieux de vie.
Quotidiennement, le gouvernement prend des décisions et adopte des projets de loi qui ont des conséquences directes dans la vie des gens.
À Crabtree, les gens ont appris que leur érablière et leurs sentiers pédestres et de ski de fond allaient être détruits pour faire place à une bretelle d'autoroute.
À Sainte-Julienne, c'est une forêt que sera rasée pour faire place à une autoroute.
Entre Trois-Pistoles et Rimouski, on veut prolonger une autre autoroute, qui va menacer des rivières, sacrifier des terres agricoles et enclaver des villages.
À Bécancour, un parc industriel trop gourmand veut empiéter sur les terres agricoles, tandis que de l'autre côté du fleuve, à Trois-Rivières, ce sont des milieux humides qu'on veut bétonner.
À l'origine de tous ces problèmes on trouve une mauvaise planification de l’aménagement du territoire et des projets de loi adoptés en urgence sans tenir compte des critiques. Les conséquences se matérialisent actuellement
Il faut abroger le PL66 pour protéger l’environnement
D’abord un rappel : malavisé, injustifié et représentant un dangereux précédent, le PL66 (Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure) privilégie l'assouplissement des exigences environnementales et de consultation du public afin d’accélérer la construction de certains projets d’infrastructure.
Le gouvernement du Québec a fait adopter le PL66 en utilisant l’excuse de la pandémie, à l’époque où ses conséquences économiques étaient encore incertaines. Avec la levée de toutes les autres mesures sanitaires, force est d’admettre que cette excuse ne tient plus la route. Il n’y a aucune raison valable de conserver l’état d’exception pour les infrastructures par l’entremise du PL66.
La réglementation environnementale, qui a d’ailleurs été révisée tout juste avant la pandémie, a été développée au fil du temps pour répondre à des objectifs précis, notamment de préserver l’intégrité de la biodiversité. À une époque où celle-ci est gravement menacée par les changements climatiques, le meilleur rempart contre la disparition des espèces réside dans une réglementation adéquate.
Dans notre système démocratique, des citoyen(ne)s engagé(e)s font la différence
Ça me choque de voir les photos et de lire les témoignages des Québécois(e)s qui perdent des milieux naturels qui rendent des services écosystémiques précieux pour les collectivités à cause de cette loi insensée.
Mais ça m’encourage de voir à quel point les citoyen(ne)s se battent pour défendre leurs milieux de vie. Déjà, plus de 3 000 personnes ont répondu à notre appel et ont envoyé des courriels au gouvernement pour lui demander de #FaireMieux, et notamment d’abroger le PL66. Les gens qui m’écrivent pour décrier le saccage de leurs milieux naturels, ils écrivent également aux médias et ensemble, on réussit à mettre le doigt sur le bobo et à faire comprendre qu’on en a collectivement assez de cette vision passéiste du développement du territoire québécois.
Écoutez ce jeune déposer au conseil municipal de Trois-Rivières une pétition signée par 390 élèves et enseignants de son école, s’opposant au projet d’agrandissement d’un parc industriel qui détruirait 15 hectares de milieux humides et une partie de tourbière. Voilà du courage et de l’audace. Voilà ce qui me motive. Continuons de nous battre pour protéger notre environnement des décisions gouvernementales cavalières.
La population québécoise mérite mieux, et le gouvernement du Québec doit faire mieux.
Peu importe quel sera le résultat de la prochaine campagne électorale, nous ne baisserons pas les bras, nous resterons vigilants et inébranlables en ce qui a trait à la protection de notre territoire, nos milieux naturels, notre biodiversité, nos terres agricoles, nos milieux de vie. D’ici là, continuons de dénoncer haut et fort les injustices environnementales, parce qu’ensemble, notre voix porte toujours plus loin.