Montréal 3 novembre 2023 - Alors que l’industrie pétrolière et gazière canadienne a récemment annoncé des profits de 38 milliards en 2022, des groupes environnementaux et citoyens se sont réunis devant les bureaux du ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, M. Steven Guilbeault, afin de demander une série de mesures pour enfin mettre le secteur des énergies fossiles face à ses responsabilités dans la crise climatique.
Tandis que de plus en plus de ménages canadiens peinent à joindre les deux bouts et que les crises climatique et de perte de la biodiversité créent de plus en plus de dévastation avec tous les coûts que cela entraîne, les profits des compagnies d’énergies fossiles qui visent principalement à remplir les poches de leurs actionnaires sont indécents.
Les organisateurs demandent au gouvernement fédéral qu'il impose des taxes sur les profits injustes du secteur des combustibles fossiles, qu'il élimine les subventions et les approbations de projets, qu'il plafonne les émissions de gaz à effet de serre (GES) et qu'il veille à ce que l'influence de l'industrie ne soit pas prise en compte dans les décisions politiques. Les gouvernements doivent réorienter les ressources financières vers les énergies renouvelables par le biais de tous les mécanismes financiers possibles, aux niveaux local, national et mondial.
Pour cela, le projet de loi C-50 sur les emplois durables ainsi que le règlement sur le plafonnement des émissions de GES du secteur fossile doivent être publiés sans plus attendre et être sans passe-droit pour l’industrie. De plus, pour les groupes, le financement de la transition doit provenir d’une taxe sur leurs profits car ce n’est pas à la société canadienne de financer la transition d’entreprises milliardaires.
Ces demandent ont été formulées à travers une performance théâtrale et ludique représentant un monde affranchi des énergies fossiles et tourné vers un avenir viable pour tous et toutes, car un monde alimenté par des énergies renouvelables propres est à portée de main et nécessaire.
Citations
Katherine Lund, représentante de 350 Montréal :
« Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale d’action pour le climat, des citoyens du monde entier appellent à une transition vers une énergie renouvelable propre et abordable. Pourquoi le Canada est-il si loin derrière ? Il est temps d'accélérer la transition.»
Anne-Céline Guyon, Analyste climat et énergie, Nature Québec :
« Alors que les ménages canadiens vivent des fins de mois difficiles, ces annonces de profits records par les pétrolières et les gazières sont ni plus ni moins indécentes. Surtout sachant que de leur propre aveu, la transition énergétique n’est pas dans leurs priorités. L’industrie fossile se moque littéralement de la population. Face à cette situation, certains au gouvernement fédéral semblent penser qu’un règlement fort sur le plafonnement des émissions de GES du secteur est optionnel. Ce n’est pas le temps d’abaisser nos politiques et règlements climatiques, c’est le temps de les rehausser au contraire. Mettons l’industrie fossile au pas une fois pour toute. »
Andréanne Brazeau, Analyste des politiques climatiques, Équiterre :
«La crise climatique a un impact immense sur notre société, qu’il soit question du coût de la vie, de nos milieux naturels ou de nos infrastructures - et ça ne fera qu’empirer au fil du temps. Le Canada doit atteindre la carboneutralité le plus rapidement possible pour assurer un présent et un avenir viable à sa population. Équiterre demande donc au gouvernement d’être cohérent dans son action climatique et d’adopter rapidement la Loi canadienne sur les emplois durables pour entamer la nécessaire transformation de notre économie et réussir la transition juste.»
Zachary Robert, porte-parole, La planète s’invite au parlement :
«Plus de 200 communautés à travers le monde participent à ce mois d'action pour la justice climatique. À l ’aube de la COP28 sur le climat qui se tiendra à Dubaï à la fin du mois de novembre, nous avons besoin de plus d’ambitions de la part du Canada. Les Québécois(e)s et les Canadien(ne)s attendent des actions concrètes de la part de leurs gouvernements.»
