Montréal, 15 juin 2023 - Équiterre accueille positivement le dépôt d’un projet de loi fédéral préparant le terrain à la transition des travailleurs et travailleuses dans un contexte de crise climatique (C-50), mais espère le voir bonifié pour que la loi soit réellement efficace et inclusive.
« Ça fait longtemps qu’Équiterre, d’autres groupes environnementaux et des syndicats demandent une loi pour préparer et adapter les milieux de travail et les collectivités aux réalités et défis liés à la transition, et ce, sans laisser personne derrière. C’est donc une avancée sociale importante, mais il faut aussi être lucide : cette première version du projet de loi devra être grandement bonifiée pour s'arrimer concrètement au reste des politiques environnementales. »
-Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques
Selon nous, le projet de loi sous sa forme actuelle manque en partie sa cible parce qu’il omet de mentionner ce qui devrait pourtant être sa pierre d’assise : une sortie rapide, planifiée et ordonnée des énergies fossiles au Canada.
« Un projet de loi sur les emplois durables qui ne parle pas directement des énergies fossiles, c’est incohérent. Ceci ne devra pas empêcher le Conseil des partenariats sur les emplois durables de s'attaquer de front à cette question. Nous mettrons toute la pression nécessaire sur le gouvernement afin que cette réalité soit incorporée lors des travaux parlementaires à venir », ajoute Andréanne Brazeau.
Selon Équiterre, un des objectifs importants de cette loi devrait être de briser le tabou sur une éventuelle sortie des énergies fossiles : un objectif bafoué par ce qui nous est présenté aujourd’hui.
Une boîte à outils qui manque d’outils
Lors des consultations à venir, Équiterre cherchera notamment à s’assurer que les éléments suivants soient intégrés dans la loi :
La compatibilité de tous les articles avec l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 et les engagements internationaux du Canada;
Les modalités du plan d’action sur les emplois durables à venir et des mécanismes de reddition de compte à l’instar de ce que l’on retrouve dans la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité;
Un cadre plus clair et structurant en ce qui concerne le Conseil des partenariats sur les emplois durables et le Secrétariat du même nom afin qu’ils puissent jouer leur rôle de manière indépendante et efficace.
« Les dispositions sur la responsabilité et la transparence du gouvernement sont positives, mais de manière générale, on ne se dote pas d’une boîte à outils suffisamment garnie pour réellement préparer le pays à la transformation socio-économique qui nous attend. Le projet de loi doit en faire plus pour favoriser le dialogue social entourant les changements inévitables au sein de notre économie et pour que l’ensemble de la population canadienne en bénéficie », conclut Andréanne Brazeau.
Nos propositions, présentées en janvier dernier
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur des territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus »
Pour plus d'information :