Lorsqu’il est question de transformer notre économie pour lutter contre la crise climatique et mener la transition énergétique, on parle souvent des moyens d’y parvenir : du « comment ». On parle toutefois rarement de l’élément essentiel à notre réussite, le « qui » : les travailleurs et travailleuses.
Et en ce moment, à Ottawa, nos élu(e)s ont la responsabilité de planifier l’avenir de millions d'entre eux et elles.
Le projet de loi C-50, la Loi canadienne sur les emplois durables, permettrait de faire un bout de chemin sur ce plan. Pourtant, ce dernier ne progresse pas assez rapidement vers une adoption.
Préparer le changement, pas le subir
Le temps presse. Il ne faut pas laisser tomber celles et ceux qui œuvrent dans des secteurs voués à disparaître ou à se transformer. Pensons aux raffineries de Montréal-Est, à Énergir, à la Fonderie Horne ; tant d’exemples d’entreprises qui devront, à moyen terme, revoir leurs activités pour survivre. Toute l’économie de demain en dépend. Il faut donc arrêter de ramer à contre-courant et préparer cette transition.
Nous sommes plusieurs à attendre cette loi, que ce soit le mouvement syndical, les groupes environnementaux, les communautés dépendantes économiquement des ressources naturelles de leur région ou les entreprises qui occupent leur territoire. Après l’adoption du projet de loi, le gouvernement fédéral devra mettre en place un plan d’action visant à adapter les milieux de travail et les compétences de notre main-d’œuvre à une économie qui se décarbone. Ce n’est pas rien.
Le reste du monde n’attend pas
Il est urgent qu’on se dote de ce genre de mécanisme si on veut bien se positionner dans le marché mondial. D’autres comme l’Écosse, l’Espagne, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande l’ont déjà fait.
Quelles compétences devons-nous développer? Quels secteurs d’avenir manquent de main-d’œuvre en ce moment? On nous dit à l’oreille que les 3 000 emplois créés par la méga-usine de batteries Northvolt pourraient rester vacants longtemps…
Pour entrer en vigueur avant que le parlement ne tombe en période préélectorale, il faut que le projet de loi soit adopté par les deux chambres d’ici juin. Le marché du travail et la main-d'œuvre doivent être prêts à saisir les opportunités offertes par la transition écologique et énergétique.
L'adoption du projet de Loi sur les emplois durables permettra de passer le message haut et fort : les travailleurs et travailleuses du Canada seront mobilisé(e)s et prêt(e)s à se mettre à l'œuvre pour une société qui a réussi une transition juste hors des énergies fossiles, qui offre des emplois de qualité et où il fait bon investir.
La transition n’est pas à venir. Elle est en marche.
Le Canada doit rattraper le temps perdu.