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En cours

Savoirs alimentaires autochtones dans les écoles

Reconnaître et valoriser la richesse des modes d'alimentation traditionnels

Le contexte

Au Nord comme au Sud, les communautés autochtones du Québec se démarquent par la richesse de leurs traditions culinaires. En collaboration avec divers acteurs du milieu de l’alimentation scolaire, plusieurs d’entre elles ont su mettre en place des programmes adaptés à leur communauté. Pourtant, les communautés autochtones font face à de nombreux défis en matière d’alimentation. Parmi les populations les plus touchées au Canada par l’insécurité alimentaire, les Personnes autochtones se situent au-dessus de la moyenne nationale du Québec (14,7 %) avec une représentation de 30,9 %.1 Dans les communautés des Premières Nations de la province, l'insécurité alimentaire toucherait près d’un adulte sur quatre vivant avec des enfants et cette proportion serait encore plus importante dans les régions éloignées.2

Le Québec encourage l’exemplarité des institutions scolaires afin qu’elles offrent aux élèves une augmentation générale de la littératie alimentaire, ainsi que des aliments sains, locaux et écoresponsables qui privilégient une consommation suffisante d’aliments frais chaque jour, et le moins possible d'aliments prêts-à-manger ou ultra-transformés. Mais la capacité des Premières Nations, des Métis et des Inuit à avoir accès aux aliments traditionnels qui composent une alimentation saine et culturellement appropriée est réduite par les activités menées par les industries (foresterie, agriculture, mines et hydroélectricité), les réglementations gouvernementales, les activités récréatives et les changements climatiques.

🎣 De quoi sont composées les alimentations traditionnelles autochtones?

Il a été démontré que les divers modes d'alimentation autochtone garantissent les apports essentiels en fer, zinc, en vitamines (A, B, C, D), en minéraux et en protéines. Ils sont riches en protéines animales issues de la pêche, de la chasse et de la trappe (gibiers et poissons, plus particulièrement), et font une large place à la cueillette de petits fruits selon la saison (fraises, framboises, mûres, groseilles, bleuets, chicoutés, etc.)

Les enjeux

Il a été démontré par le passé qu’offrir aux élèves et aux communautés scolaires de faire des choix alimentaires éclairés permet d’établir des systèmes alimentaires régionaux et d’accroître l’autonomie alimentaire. À la fois durables et résilients, ces systèmes alimentaires favorisent la santé de la population, des communautés et de la planète. Cependant, certaines difficultés subsistent en alimentation scolaire dans des communautés autochtones. En effet, une méfiance instaurée par les pensionnats autochtones à l'égard de l'alimentation scolaire est toujours présente, notamment en raison de son utilisation à des fins d'assimilation et de recherche sur les enfants autochtones.

  • Le prix des aliments sains est souvent élevé et les aliments frais sont moins accessibles dans les communautés autochtones, particulièrement en régions éloignées.

  • Les problèmes de distribution et d’innocuité des aliments sont fréquents et l’approvisionnement local en aliments traditionnels est parfois insuffisant pour répondre aux besoins des communautés.

  • Les Premières Nations, les Métis et les Inuit ont un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne québécoise et font face à des difficultés en matière d’acquisition de compétences culinaires et de connaissances pratiques sur l’alimentation saine.

Notre travail

En tant qu’organisation préoccupée par la justice environnementale et sociale, Équiterre cherche à mettre de l'avant des mesures concrètes pour formaliser son processus de décolonisation et de réconciliation et collaborer avec les peuples autochtones. Enracinée dans trois valeurs fondamentales - l'humilité, le respect et le dialogue - notre démarche est réalisée dans la collaboration et la co-création avec les peuples autochtones, et avec des partenaires tels que l’organisation pancanadienne De la ferme à la cafétéria Canada (F2CC).

C’est ainsi que le projet Savoirs alimentaires autochtones dans les écoles, volet québécois de l'initiative canadienne Nourishing Indigenous Foods & Foodways in Schools, a pour but de soutenir les communautés scolaires autochtones afin qu’elles puissent davantage avoir la capacité de cultiver, de faire pousser, de préserver et de servir des aliments autochtones (ou toute autre forme d’aliments nourrissants) aux enfants et aux jeunes, comme des plantes cultivées et récoltées, et des aliments issus de la chasse et de la pêche. Le projet vise aussi à soutenir les communautés afin que les jeunes puissent participer aux pratiques alimentaires autochtones et développer leur littératie alimentaire.

Exemples d’activités :

  • Développement et mise en place d’un cycle de bourses dédiées aux communautés scolaires autochtones, ainsi que des opportunités de mentorat par les pairs.

  • Développement d’un parcours d’apprentissage de la maternelle à la 12e année pour le personnel éducatif et les autres individus travaillant dans les écoles, en s’inspirant du parcours d’apprentissage « L’alimentation est notre médecine » développé par Nourish.3

  • Animation d’un rassemblement pan-canadien sur les pratiques alimentaires autochtones en milieux scolaires, ainsi que d’autres évènements présentiels et virtuels, afin de faciliter la création de relations et le partage de connaissances.

Notre vision

Équiterre est convaincue que les transitions sociale et écologique ne peuvent se faire sans la participation de tous les membres de la société. D’ailleurs, les Premières Nations, les Métis et les Inuit ont beaucoup à nous apprendre sur la relation entre les Humains et la nature. Des communautés qui partagent leurs défis et leurs succès sont des communautés qui apprennent des uns et des autres pour mettre en application leurs connaissances.

À travers ce projet, nous aspirons à ce que :

  • Les écoles des communautés autochtones aient davantage d’infrastructures et d’équipements pour soutenir l’accès à des aliments, la préparation, la préservation et la culture d’aliments (par exemple : des équipements de mise en conserve et de déshydratation, des réfrigérateurs et des congélateurs, du matériel de séchage pour la viande, des cannes à pêche, des jardins et des serres)

  • Les communautés scolaires autochtones récoltent, pêchent, dépècent, cultivent, préservent et servent plus d’aliments autochtones sains aux enfants et aux jeunes.

  • L’alimentation, les pratiques alimentaires, les visions du monde et les approches autochtones soient partagées et tissées dans les pratiques quotidiennes à l’école, en accordant une attention particulière aux relations, à la réciprocité et à la connexion à la Terre.

  • Les personnes aînées, les Gardiennes et Gardiens du savoir, les familles et les autres membres de la communauté puissent aussi participer aux activités.


Ci-dessous : Le parcours d’apprentissage pour le personnel éducatif et intervenant travaillant dans les écoles, inspiré du parcours d’apprentissage « L’alimentation est notre médecine » développé par Nourish et l'illustratrice Carina Nilsson (en anglais seulement).

Pour en savoir plus sur la démarche de réconciliation d’Équiterre

«  Lorsque l’on souhaite faire croître quelque chose, il faut commencer par impliquer les enfants  »

Participant from the Tk'emlups te Secwépemc Learning Circle and the Skeetchestn community

Historique

2024

Juin - L’équipe d’Équiterre entreprend le projet Savoirs alimentaires autochtones dans les écoles, en toute humilité, dans un esprit d’ouverture aux apprentissages. Elle reconnaît qu'elle fera des erreurs et est prête à faire les ajustements nécessaires en cours de route.

Avril - Adoption du plan d’action EDI et décolonisation au Rendez-vous des membres d’Équiterre.

2022

Novembre - Publication de la page web sur la démarche de décolonisation et de réconciliation chez Équiterre.

Mai - Création d'un guide sur la reconnaissance territoriale à l'intention des employées et employés.

2021

Février-Mars - Des membres de l’équipe d’Équiterre en alimentation participent à trois cercles de partage virtuels organisés par De la ferme à la cafétéria Canada dans le but d’entendre la vision des projets de souveraineté alimentaire des communautés scolaires autochtones.

Décembre - Équiterre souhaite devenir une alliée des Premières Nations, Métis et Inuit. Pour ce faire, Équiterre collabore avec Samuel Rainville, conseiller principal aux relations avec les Premiers Peuples à l’Université de Montréal.

2020

Début d’une réflexion pour une démarche plus organisée en matière de décolonisation et de réconciliation et formation d’un comité chez Équiterre.

Des membres de l’équipe d’Équiterre en alimentation participent à deux sessions de travail avec l’équipe de De la ferme à la cafétéria Canada pour amorcer la démarche Nourrir les relations.

2018

Équiterre entame sa collaboration avec De la ferme à la cafétéria Canada (F2CC) dans l'accompagnement de programmes d’alimentation scolaire au Québec. Dès les débuts de cette collaboration, F2CC préconise un accompagnement adapté aux communautés scolaires afin de soutenir les systèmes alimentaires autochtones.

Ce projet est lancé par De la ferme à la cafétéria Canada. Il est mené en partenariat avec des organisations autochtones et allochtones, de même qu’avec des communautés scolaires, et est guidé par un Cercle de collaboration.

Nous remercions le soutien financier de l’Agence de Santé publique du Canada, nos partenaires financiers, la Fondation Whole Kids et la Fondation Schad, ainsi que tous les autres contributeurs et contributrices ayant rendu ce projet possible.

Visitez la page Nourishing Indigenous Foods & Foodways in Schools Initiative pour voir l'ensemble des partenaires impliqués dans le projet.