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Les Canadiens sont conscients que nous avons besoin de résilience dans notre système alimentaire.
La pandémie de la COVID-19 a mis en lumière notre système alimentaire. Les manchettes ont identifié plusieurs vulnérabilités dans notre système et ont éveillé des craintes chez les Canadiens : des épidémies dans les usines de conditionnement de bœuf et des embouteillages dans la chaîne d’approvisionnement de viande ; des exploitants de ferme laitière qui jettent leur lait ; des pommes de terre canadiennes qui pourrissent dans les entrepôts et des contrats annulés la veille de la nouvelle saison ; des pénuries de main d’œuvre en continu sur les fermes, exacerbées par les fermetures de frontières ; les ouvriers agricoles qui tombent malade et qui meurent.
Jusqu’ici, la réponse du gouvernement a été rapide et louable, mais se concentre sur le report temporaire du paiement des dettes et un accès accru au crédit. Cela représente un allégement à court terme, mais amplifie ultimement le problème de la dette en agriculture, alors que la dette cumulative des fermes canadiennes s’établit actuellement à 115 $ milliards après avoir presque doublée depuis l’année 2000.
La dette agricole n’est pas la seule tendance à la hausse dans l’agriculture canadienne. On prévoit une augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) au cours de la prochaine décennie suivant une montée de 22 % durant les 28 dernières années. Qui plus est, nos fermiers sont les premiers à sentir les impacts croissants des changements climatiques.
La relance post COVID-19 doit favoriser la résilience en agriculture.
Selon le Rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2019 des Nations Unies, la planète est en voie de se réchauffer de 3,2 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Cette projection prend en compte toutes les politiques et les engagements de réduction des émissions, y compris celles de Paris lorsque le Canada s’est engagé à réduire les émissions de 30 % d’ici 2030. Une augmentation de 3,2 degrés sera dévastatrice pour les fermiers canadiens. Toutefois, la réalité sera peut-être encore pire : les latitudes élevées et l’intérieur des continents, tels que les prairies canadiennes, se réchauffent à deux fois la moyenne globale. Si nous poursuivons la voie actuelle, la plupart des terres agricoles au Canada se réchaufferaient de 6,4 degrés Celsius d’ici la fin du siècle, c’est-à-dire de presque un degré par décennie.
Ceci doit être intégré dans les efforts de relance du secteur agricole au Canada post COVID-19. Plusieurs problèmes cachés de longue date ont été dévoilé dans les derniers mois, mais nou sommes face à des risques plus sévères à l’horizon. Les plus gros impacts risquent de se présenter soudainement si nous ne changeons pas notre trajectoire.
La relance post COVID-19 présente une occasion d’inciter du changement dans ce secteur qui accuse des retards importants en ce qui a trait à sa réponse climatique. Il est temps d’appuyer nos fermiers pour qu’ils adoptent des approches qui réduisent leurs émissions et augmentent leur résilience. Ces dernières sont bénéfiques pour les fermiers et leur assure des produits et des services écologiques tels que de l’eau et de l’air propres et favorise la biodiversité et les énergies renouvelables au profit de tous les Canadiens.
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