Exigez local

Vous aimeriez voir plus de produits locaux sur les tablettes de votre épicerie, mais vous ne savez pas comment agir? Malheureusement, il n’est pas toujours facile de dénicher les fruits et légumes d’ici. Voici un mode d’emploi pratique afin d’exiger plus d’aliments locaux auprès de votre épicerie.

1. Comprenez pourquoi manger local

Avant d’exiger des produits locaux auprès de son épicier, il est important de s’informer et de bien connaître ses arguments. L’achat local a de nombreux avantages sociaux, économiques et environnementaux. Il permet entre autres d’encourager l’économie locale, de créer des emplois, en plus de préserver le patrimoine agricole du Québec et de contribuer à la souveraineté alimentaire.

2. Sachez repérer les fruits et légumes locaux

Identifiez la provenance des fruits et légumes

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver en épicerie pour connaître la provenance de nos aliments. Voici les outils en magasin qui vous aideront à savoir où vos aliments préférés ont été cultivés.

• Affichage pour le Québec : Aliments du Québec est une certification initiée et reconnue par l'industrie agroalimentaire québécoise. On retrouve souvent ce logo sur l’emballage du produit ou sur l’affiche du prix.
• Logos régionaux : Plusieurs régions du Québec ont développé leur propre campagne souvent accompagnée d’un logo pour promouvoir les produits locaux. Découvrez celui près de chez vous!
  Exemples : Gaspésie Gourmande, Goûtez Lanaudière, Croquez l’Outaouais, Le bon goût frais des Îles-de-la-Madeleine.
• Étiquetage sur les aliments : À défaut d’affichage, on colle souvent (mais pas obligatoirement) une petite étiquette à 4 ou 5 chiffres sur les fruits et légumes en vrac. C’est le code PLU (Price Look-Up) qui sert à identifier le produit une fois à la caisse. Le pays d’origine est souvent indiqué sur cette étiquette, ouvrez l’œil !

Connaissez le calendrier des récoltes

Connaître les produits locaux, c’est aussi suivre le rythme des saisons et savoir à quel moment pousse chaque fruit et légume. En sachant que les fraises sortent le bout du nez en juin et que le maïs n’arrive qu’en juillet, il vous sera plus facile d’anticiper les nouveaux arrivages de fruits et légumes d’ici et d’adapter votre alimentation au gré des semaines.

3. Soyez au courant de la loi

Dans le cas où aucune indication ne permet d’identifier la provenance d’un fruit ou d’un légume, le sondage Manger chez soi, pourquoi? a montré qu’un(e) Canadien(ne) sur deux le substitue ou s’informe de sa provenance auprès d’un(e) employé(e).

Or, peu de gens le savent, mais l’affichage de la provenance des fruits et légumes est obligatoire au Québec. Selon le règlement sur les fruits et légumes frais (1) de la loi sur les produits alimentaires du Québec, « doivent apparaître bien en vue au-dessus du produit exposé en vente les indications suivantes: (...)

• le nom du pays d'origine ou, s'il s'agit d'un produit canadien, le mot «Canada» ou le nom de la province d'origine, pour un produit de provenance extérieure au Québec;
• l'expression «Produit du Québec» pour les fruits et légumes produits au Québec. »

Assurez-vous que ce règlement est respecté!

4. Parlez-en à votre épicier

Une fois bien renseigné, il existe plusieurs moyens efficaces de passer à l’action. En règle générale, privilégiez les contacts directs avec le gérant ou la gérante (en personne, par téléphone, par écrit) plutôt qu’avec les commis qui sont souvent des employés temporaires et qui n’ont pas toujours la possibilité de faire changer les choses.

• Faites part d’omissions ou d’erreurs sur l’affichage au gérant ou à la gérante de votre épicerie. En lui expliquant que la loi au Québec l’exige, il ou elle sera tenu(e) d’apporter les corrections nécessaires.
• Exigez aussi davantage de fruits et légumes locaux à l’année! Une large diversité de légumes pourrait se retrouver sur nos tablettes durant l’hiver, grâce à leur capacité de longue conservation : patates, carottes, oignons, rutabagas, céleris-raves, choux, etc. Inspirez-vous de notre modèle de lettre pour écrire au gérant(e) de votre épicerie.
• Les épiceries ont à cœur la satisfaction de leur clientèle et sont à l’écoute de vos besoins. N’hésitez pas à remplir les sondages de satisfaction et soyez exigeant(e)!
• Servez-vous des médias sociaux pour donner votre opinion. Certaines succursales ont même leur propre page Facebook. Applaudissez aussi les bons coups! Votre épicier ou votre épicière appréciera d’autant plus les commentaires positifs : « Merci d’offrir des bleuets du Québec, mes enfants en raffolent! » Certaines bannières se sont d’ailleurs déjà dotées d’objectifs d’approvisionnement local, encouragez-les!
• Vous pouvez aussi vous adresser directement au service à la clientèle de votre chaîne d’épicerie (Metro, IGA, Provigo, etc.) pour un impact plus large. La grande majorité (environ 90 %) des achats de votre bannière est centralisée et ensuite distribuée dans chacune des succursales. Vous trouverez leurs coordonnées facilement sur leur site internet.

5. Incitez votre entourage à manger local

Plus les gens les demanderont, plus les aliments locaux seront disponibles et visibles! Faites connaître vos démarches et initiatives auprès de vos proches pour augmenter vos appuis ou partagez-les sur la page Facebook d’Équiterre et dites-nous si celles-ci ont porté fruit ! Vous inspirerez des milliers de personnes à passer à l’action !

Soyez fier(ère) de préparer vos repas en famille ou entre amis avec des aliments d’ici et de partager vos recettes et vos meilleurs trucs pour apprêter les aliments d’ici et de saison !

6. Faites un pas de plus

Pour les intrépides ou les convaincus, allez plus loin !

Exigez local dans tous les rayons

En plus des fruits et légumes, il est également possible d’exiger local auprès de son épicier pour d’autres produits, comme la viande, les produits laitiers, les produits céréaliers, etc. Ces logos vous aideront à repérer facilement les aliments produits ou préparés ici :

Mangez bio et local

Profitez-en aussi pour essayer la version biologique de vos aliments locaux préférés. Les produits bios connaissent une croissance constante depuis les dernières années et il est maintenant plus facile d’en retrouver dans les épiceries et grandes surfaces. Profitez-en pour garnir votre panier de ces nouvelles surprises!

Diversifiez vos sources d’approvisionnement

Pourquoi ne pas essayer d’autres manières de vous approvisionner, en privilégiant des rapports plus directs avec les producteurs d’ici. Les marchés de quartier, les marchés virtuels ou encore le Réseau des fermiers de famille sont autant de façons de s’approvisionner en produits frais et savoureux, tout en privilégiant les aliments locaux!

Découvrez des initiatives inspirantes

Explorez Montréal à travers ses projets en alimentation locale grâce au webdocumentaire Épluche ta ville!

(1) Québec (1981). Règlement sur les fruits et légumes frais, Québec, éditeur officiel du Québec, R.R.Q., c. P-29, r. 3, a. 22.