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UN MOT SUR L’AMBIANCE
L’ambiance ici oscille toujours un peu entre une inquiétude grandissante quant aux impacts des changements climatiques et l’espoir face au poids de 190 pays autour d’une même table, qui essaient de s’entendre sur des dizaines d’enjeux et discutent de l’avenir de la planète.
QUELQUES ENJEUX DU MOMENT À LA COP23
Des solutions pour la lutte contre les changements climatiques
Les technologies propres, l’établissement d’un prix sur le carbone et les véhicules zéro émissions sont régulièrement cités comme solutions à la crise climatique par plusieurs pays et états. Des enjeux ardemment défendus par Équiterre ces dernières années!
Les états insulaires sont ceux qui sont frappés de plein fouet par les impacts des changements climatiques, mais aussi les plus résilients et pionniers dans l’utilisation des énergies renouvelables.
Le « Gender Day » ou pourquoi les femmes sont d’importants vecteurs de changement
Hier, le 14 novembre, était le « Gender Day » à la COP (la « journée des genres/journée de l’égalité des genres » - traduction libre). Les enjeux reliés au genre font l’objet d’une attention grandissante dans le processus de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUC) ces dernières années et un Gender Action Plan (GAP), sera adopté lors de la COP23.
Pourquoi une différenciation des genres?
- Les pays et investisseurs doivent s’assurer que les femmes et les filles, souvent les groupes les plus vulnérables de la lutte aux changements climatique, demeurent au centre des solutions de lutte aux changements climatiques si l’on souhaite que ces dernières fonctionnent.
- Les femmes, dans bien des pays en développement, sont les meilleurs agents de changement. Dans bien des cas exposés aujourd’hui, un simple projet d’accès à des sources d’énergie est devenu un projet plus durable et pensé de manière inclusive pour toute une communauté grâce aux rôle des femmes, en intégrant les enjeux de santé, de niveau et de qualité de vie, etc.
Le G7 au Canada pour rehausser les ambitions
Le Canada sera l’hôte du G7 en juin prochain à la Malbaie. Alors que tous les regards seront tournés vers le Canada, le gouvernement fédéral pourrait saisir l’occasion pour faire quelques annonces ambitieuses qui démontreraient que le pays est prêt à en faire plus dans sa lutte aux changements climatiques :
- L’annonce de la fin des ventes de véhicules à essence dans un avenir rapproché, comme l’ont fait la France, la Grande-Bretagne et la Norvège. Même la Chine étudie actuellement cette possibilité;
- L’adoption d’une norme zéro émission forçant les fabricants d’automobiles à produire plus de véhicules électriques
- La fin des subventions aux combustibles fossiles.
Une plénière lors d'une précédente COP.
Les prix fossiles
Chaque jour, à la COP, des pays reçoivent des prix fossiles pour leur inaction en matière de changements climatiques. Il y a quelques jours, c’est essentiellement l’ensemble des pays occidentaux (le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Australie) qui ont reçu un fossile pour leur manque d’engagement sur le financement des pertes et dommages (loss and damage).
Vous pouvez suivre les Fossil of the Day ici
Pour une sortie du charbon et une transition juste
La sortie du charbon pour le Canada et l’enjeu de la transition équitable pour les travailleurs. À l’inverse de l’administration Trump, la ministre McKenna a promis d’éliminer le charbon au Canada d’ici 2030, mais la concrétisation sur le terrain tarde, alors que l’alberta, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan brûlent encore beaucoup de charbon, tandis que l’Ontario et le Nouveau-Brunswick en utilisent encore un peu et qu’il reste 10 mines de cahrbon en Colombie-Britannique.
»» Voici comment les communautés qui dépendaient du charbon en Allemagne ont réussi leur transition
LES SURPRISES DE LA COP23
Nous avons eu droit à quelques belles surprises au cours des derniers jours :
- Lors de sa mission à la COP, la délégation du Québec a épaté la galerie, notamment grâce à son expertise en matière de changements climatiques et technologies propre. L’approche de la ministre de l’environnement et du changement climatique, qui a profité de la COP pour créer des ponts de manière ouverte et inclusive, notamment au sein même de la délégation québécoise, en a épaté plus d’un.
- La nouvelle alliance entre le Canada, le Mexique et 15 États des États-Unis. Les parties ont signé une déclaration pour travailler ensemble notamment sur les technologies propres, le marché du carbone, les véhicules zéro émissions, des enjeux défendus par Équiterre ces dernières années. Ces 15 états représentent 40 % de l’économie américaine! Certains gouverneurs, comme celle de l’Oregon, ou ceux de l’État de Washington et de la Californie, surprennent par leur détermination à atteindre leurs objectifs de réduction de GES, « malgré » leur président.
- La Chine a fait une mise à jour sur l’entrée en vigueur imminente de l’ensemble des entreprises du pays à la bourse du carbone (actuellement, 3 000 entreprises chinoises y participent).
- Dans une conférence hier, la secrétaire d’État de la ministre du développement international de la Suède, déclarait que la taxe carbone du pays était à 120 euros/tonne. Pour le Canada, la même taxe, qui entrera en vigueur en 2018, sera de 10 $ et de 50$ en 2022… (Way to go Canada!)
À surveiller aujourd'hui : les « high level segments », où interviendront plusieurs ministres et chefs d’État, que nous suivrons de Bonn.
Une dernière surprise!
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