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La consigne doit aboutir!
Pour mieux réutiliser et recycler nos contenants de boissons
Quel est l’enjeu?
- 1 milliard
de contenants de verre et de plastique prendront le chemin de l'élimination d'ici le déploiement complet de la consigne en mars 2025.
- 2 millions
de contenants de plastique gaspillés chaque jour au Québec.
- 77 % des personnes sondées en octobre 2023 considéraient qu’il était urgent d’agir sur l’enjeu des matières recyclables envoyées à l’enfouissement.
La modernisation de la consigne et son élargissement étaient attendus depuis 2022. À l’été 2023, le gouvernement a enfin dévoilé son plan, qui s’est soldé par une amère déception, nous laissant sur notre faim par rapport aux promesses énoncées. La mouture de la consigne présentée est insatisfaisante :
Son implantation est beaucoup trop lente, intensifiant les problèmes liés au recyclage des contenants et leur réemploi
Les montants révisés de la consigne sont trop bas, diminuant les taux de récupération des contenants, tout en étant en décalage avec le contexte économique actuel
Elle ne soutient pas les systèmes de contenants réutilisables, qui constituent pourtant la meilleure solution pour réduire nos matières résiduelles.
Notre experte décrypte
Quelle est l’opportunité?
Il est encore possible d’accélérer le déploiement du système de consigne et d’en modifier les montants pour assurer un retour satisfaisant des contenants. La mouture présentée de la consigne prévoit faire diminuer la valeur de la canette de bière de 473 ml de 0,20 à 0,10 $.
Le gouvernement a le pouvoir de devancer la mise en œuvre de la consigne ou du moins de cesser de retarder son déploiement.
Depuis janvier 2020, il parle de l'élargissement de la consigne, il est temps de passer à l'action.
Demandons au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de respecter les délais donnés pour l’implantation de la consigne élargie, d’augmenter les montants de la consigne afin qu’ils favorisent un meilleur taux de retour et de soutenir les systèmes de contenants à remplissages multiples.
On ne peut plus attendre pour un système de consigne adéquat
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FAQ
Qu’est-ce que la consigne?
Depuis les années 1980, les contenants de bière et de boissons gazeuses sont consignés au Québec. On paie une somme fixe à l’achat, la consigne, qui est remboursée en totalité lorsqu’on ramène nos contenants.
La consigne a été instaurée initialement pour lutter contre la pollution dans les lieux publics et pour permettre aux producteurs de récupérer leurs contenants, qui étaient alors tous réutilisables! En donnant une valeur aux contenants, on encourage son retour en magasin.
Les contenants non consignés ne sont-ils pas recyclés?
Les contenants consignés sont principalement collectés par les bacs de récupération - à domicile ou dans les commerces. Ils sont par la suite acheminés à un centre de tri avec les autres contenants et emballages en différents matériaux. Au centre de tri, les matières reçues sont triées, pour ensuite être revendues dans le but de les recycler.
Un des enjeux importants, c’est que les matières collectées pêle-mêle peuvent être contaminées par ce qui se trouve dans les bacs. Selon le plus récent bilan de la gestion des matières résiduelles au Québec, c’est 13% des matières acheminées dans les centres de tri qui étaient rejetées. Ça représente 144 000 tonnes de matières annuellement!
Nous savons ce qui entre dans les centres de tri, mais il n’y a pas de traçabilité sur les matières qui en sortent et sur la proportion qui est réellement recyclée. On sait toutefois que le taux de contamination des ballots de contenants et d’emballages reçus par les installations de conditionnement et de recyclage - donc à la sortie des centres de tri - varie entre 1 % et 35 %, selon les résultats d’une enquête menée dans le cadre du bilan.
Quelques autres faits
Sur les 79 000 tonnes de plastiques sortant des centres de tri en 2021, 60 % ont été vendues hors Québec. Exporter notre plastique, ce n’est pas une manière responsable de le gérer!
Seulement 23% des 220 000 tonnes de verre collectés chez les ménages québécois a été acheminé à des fins de recyclage. Le reste a été envoyé dans les lieux d’enfouissement, soit pour être éliminé ou pour servir de matériau de recouvrement (des couches de matières inertes qui sont disposées entre les couches de déchets pour réduire les nuisances). On peut faire mieux avec notre verre!
Quelle est la distinction entre un contenant consigné et un contenant qu'on dépose dans le bac de recyclage?
Un contenant consigné est trié à la source par catégorie de matière (plastique, verre, aluminium, etc.). Un tri à la source élimine la contamination, augmente la valeur de revente des contenants et facilite leur recyclage.
Un contenant que l’on met dans le bac de recyclage est transporté avec d’autres matières jusqu’à un centre de tri, où il sera trié, mis en ballot et revendu à un recycleur. Comme les matières sont mélangées, il y a plus de contamination possible, diminuant ainsi leur valeur et leurs débouchés potentiels.
Quel impact la valeur de la consigne peut-elle avoir?
Plus on donne une valeur élevée à un contenant consigné, plus le taux de retour sera élevé, c’est tout simplement logique! La valeur de consigne publique n’a pas été indexée depuis plusieurs décennies et le coût de la vie a augmenté significativement depuis.
Au Québec, une étude datant de 2015 et réalisée pour le ministère de l’Environnement estimait qu’une consigne à 35 cents permettrait d’atteindre un taux de retour de près de 90 % pour les contenants de plastique et de verre. La nouvelle consigne prévoit toutefois que les contenants de moins de 500 ml seront consignés à 10 cents et ceux de 500 ml et plus, à 25 cents
En tenant compte du contexte économique actuel, les montants proposés nous semblent peu élevés. C’est pourquoi Équiterre suggère de les réviser à la hausse, en se basant sur une étude économique qui évaluerait la meilleure valeur pour atteindre des taux de récupération ambitieux.
Les usines de recyclage du verre, particulièrement celle de Trois-Rivières, semblent problématiques d’un point de vue environnemental. Le verre peut-il être recyclé sans nuire à l’environnement?
Cette situation est problématique et inquiète aussi Équiterre. Les activités de recyclage peuvent être faites en respectant les normes environnementales et en limitant les impacts négatifs auprès des populations vivant à proximité des usines de recyclage.
Équipe de la campagne
Chargée de projet, Mobilisation
mebelangersouthey@equiterre.orgVoir le profilmebelangersouthey@equiterre.org
Chargée de communications, Relations publiques